ECOWAS : E50Sams Dine SY*
26/09/24
26/09/24
Sams Dine SY .
SOMMAIRE
TABLEAUX & GRAPHIQUES
- Building Blocks de l’Intégration Régionale
- « Zones Statistiques » & Building Block Régionaux
- Les Séquences de l’Intégration Régionale : Approche Traditionnelle ou Heuristique des Étapes
- DOD (1996) : World in 2025
- Civilianisation de la Guerre / Matrice Enjeu/Acteurs
- Capacité Cyclique
- Policy Analysis : Approches, Forces & Faiblesses
- Dynamique Volitive : Propriétés & Critères
- <
- Distance Science articule Meta Science, Open Science & Innovation Science
ECOWAS (E50) :
Précurseur Dès 1975. Suiveur Depuis 2012. Jusqu'à Quand ?
E50, étiquette est un symbole et un horizon. Attributive en tant que symbole du cinquantenaire du plus ancien Building Block (B2) du continent qui regroupe depuis 1975, date de sa création, quinze états de la sous-région. Classificatoire en tant qu'horizon pour tout futur Building BlockBuster (B3, 2050) dont le monde, l'Afrique et l'humanité ont tant besoin avec le changement radical de paysage stratégique quand Hegemon - pour mieux "fomenter la prochaine révolution reproductible" - se prétend « mal préparé » en jouant avec le « faux positif/vrai négatif » pour désorienter, punir, décomposer, atomiser et s’engager dans la « civilianisation de la guerre » contre des ennemis et/ou un « axe de partenariats malin(tentionnés) croissant». Les signaux émis alertent sur le recours à un nouvel arsenal « monélitaire » renvoyant à la « Scalpflation » et au « Crypto Belt » pour les neutraliser. En particulier sur la façade Ouest Atlantique africaine tant convoitée.
Voici pourquoi.
Dans la zone ouest, un seul B2 Ecowas abrite tous les pays contrairement aux autres zones (nord, centre, est, sud) où s'entrecroisent au moins trois. C'est sans doute cette particularité qui en fait tour à tour le précurseur qui n'en finit pas "d'essuyer les plâtres" pour les autres B2 compte tenu d'un niveau élevé d'exposition à l'instinct hegelien qui fait de toute entente régionale un ennemi. Surtout quand elle dispose du potentiel le plus élevé pour s'arroger le statut de B3, même après avoir été relégué au statut de suiveur.
Le double sens de l'étiquette E50 est certes une pure coïncidence mais facile à comprendre face à tant de ruptures ayant façonnées trajectoires et cycles de transformation. L'expérience accumulée depuis les années 60 constitue donc une bonne source d'inspiration face aux urgences et à tant de signaux qui alertent maintenant sur une guerre mondiale d'un genre nouveau.
Avant sa création, nombreux croyaient la sous-région qui l'abrite d'autant plus bloquée qu'elle était mal partie pour être indépendante. Comme dans toute l'Afrique noire, la faillite du développement y sonne comme une sentence finale.
Malgré toutes ces malédictions, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Ecowas) se met en place dès le 28 mai 1975 comme pour couronner l'accès à l'indépendance du dernier pays et futur membre (Cap Vert). Elle continue pendant encore 2 années d'être assimilée à l'une des 5 zones statistiques de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (Uneca) tout en étant considérée comme une étape importante du panafricanisme.
Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'instinct hegelien qui, hors d'Afrique, transforme toute entente régionale en ennemi. Un réflexe qui remonte au temps lointain quand dans les espaces euroasiatiques les anciens attribuaient "Hic Sunt Leones" à l'Afrique G. Berger (Phénoménologie du Temps et Prospective ; Puf ; 1964).
Cette attribution est aussi à l'origine de la loi popularisée par H. Mackinder et N. Spykman selon laquelle" la puissance est inversement proportionnelle à la distance". Le nazisme en est la forme la plus achevée telle que décrite dans "l'Europe Barbare"( K. Love : Perrin, 2014) et "Blood and Ruins (R. Overy :Viking, 2022).
C'est ainsi que la sécheresse physique affectant la plus grande partie de la sous-région sert de prétexte pour l'associer à la tragédie des communs, y décréter la mort des chasseurs qui font obstacle au libre accès des ressources. L'instinct hegelien invente alors la sécheresse financière pour l'abattre sur tous les pays membres sous forme de programme d'ajustement structurel, que la majorité applique vigoureusement. Au cours des décennies suivantes, l'offensive générale contre la pauvreté (Banque Mondiale,1990) se traduit paradoxalement par son augmentation massive. L'échec de la stratégie de développement fondée sur le taux de croissance, le régime et la structure économique est ainsi acté.
Pour autant Ecowas continue de s'inscrire dans la logique de précurseur des blocs sous-régionaux de la Communauté Economique Africaine (Cea) à créer avant 2000 conformément au Plan d'action de Lagos (1980). Le Traité d'Abuja (1991) consacre ce rôle pour que la transformation du continent soit effective au plus tard en 2025. Hors de question disent les plus absolutistes qui n'hésitent pas dès la fin de la guerre froide à la faire disparaître de la carte du monde dans la plus prestigieuse revue économique (The Economist). Les plus angoissés rajoutent une couche en pointant la menace que représente sa démographie et celle du reste du continent pour l'identifier au puit carbone dont le monde a tant besoin pour ne pas être asphyxié.
C'est dire à quel point E50 mérite un examen approfondi. Ses compétences régionales sont dans l'immédiat mises à rude épreuve face aux ruptures en cours et dont le changement radical du paysage stratégique n'est que la dimension la plus médiatisée quand Hegemon s'estime "mal préparé" face à des ennemis et partenaires malin (tentionnés). Une guerre mondiale dont la forme et les contours sont encore floues serait donc inévitable. E50, théâtre principal, peut-elle éviter à l'Afrique d'en être la proie et au monde un nouveau chaos ? Selon la posture affichée, E50 est un acteur majeur, un enjeu enfermé dans le statut de suiveur, une cible rémunératrice, devient moribond au risque d'être zombie comme l'ont été à un moment ou à un autre les autres B2 autour du Sahara.
L'approche préconisée rompt avec la vieille tradition intellectuelle qui réduit le processus politique à un cycle unique de transformation articulé à un cycle politique de type séquentiel. Appliquée à l'intégration régionale, ce processus commence par la zone de libre-échange et s'achève avec l'union politique en passant par l'union douanière, le marché commun, l'union économique et monétaire. Cette heuristique des étapes atteint vite ses limites comme le montre l'expérience internationale.
En cause son inscription dans une approche « positiviste » qui interdit toute démarche exploratoire, constructiviste et transformatrice indispensable face à la multiplication des incertitudes et des ruptures dans un monde de conflits, une humanité éclatée, une Afrique déstabilisée. Ce qui suppose plus que jamais de prendre de la distance, tant avec l’extérieur qu’avec l’intérieur et d’osciller entre les deux. L’exploration prospective y contribue par l’identification des mégatendances, des facteurs de rupture et l’esquisse de plusieurs scénarios. L’analyse de politique se fonde là-dessus pour spécifier l’enjeu global, les acteurs, leur jeu, but et cibles en vue de sélectionner un nombre limité de thèmes fédérateurs de la vision en l’occurrence d’un écosystème fédéral.
La vision permet d’osciller entre les scénarios et les options de transformation qui en découlent à travers plusieurs modalités d’articulation de leurs cycles et du processus politique.
C’est là que l’approche traditionnelle est défaillante quand elle se contente d’articuler cycle politique et cycle unique de transformation selon une approche de type séquentiel (Garbage Can Organized Anarchy GCOA, Stage Heuristics SH) ou réseau ( Multiple Stream Framework MSF, Too Interconnected To Fall, TITF…). Au lieu de s’inscrire dans une démarche plus adaptée de transformation par intégration des cycles, ce qui suppose de bien circonscrire le cycle politique et de ne pas réduire la transformation à un cycle unique compte tenu de ses dimensions multiples : systémique, politique, comportements, conditions de vie ou impact sur l’intégration régionale, les disparités…
C’est ainsi que la nature des ruptures et l'ampleur de leur effet déterminent la dynamique de E50, teste la robustesse de l'unique vision pour la transformation structurelle et institutionnelle affichée par Ecowas et censée couvrir la période 2007-2020. La vision 2050 disponible depuis le 30/09/2024 s’inscrit comme la précédente dans un scénario idéale ou expression des aspirations des populations ouest-africaines
Voici pourquoi.
Dans la zone ouest, un seul B2 Ecowas abrite tous les pays contrairement aux autres zones (nord, centre, est, sud) où s'entrecroisent au moins trois. C'est sans doute cette particularité qui en fait tour à tour le précurseur qui n'en finit pas "d'essuyer les plâtres" pour les autres B2 compte tenu d'un niveau élevé d'exposition à l'instinct hegelien qui fait de toute entente régionale un ennemi. Surtout quand elle dispose du potentiel le plus élevé pour s'arroger le statut de B3, même après avoir été relégué au statut de suiveur.
Le double sens de l'étiquette E50 est certes une pure coïncidence mais facile à comprendre face à tant de ruptures ayant façonnées trajectoires et cycles de transformation. L'expérience accumulée depuis les années 60 constitue donc une bonne source d'inspiration face aux urgences et à tant de signaux qui alertent maintenant sur une guerre mondiale d'un genre nouveau.
Avant sa création, nombreux croyaient la sous-région qui l'abrite d'autant plus bloquée qu'elle était mal partie pour être indépendante. Comme dans toute l'Afrique noire, la faillite du développement y sonne comme une sentence finale.
Malgré toutes ces malédictions, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Ecowas) se met en place dès le 28 mai 1975 comme pour couronner l'accès à l'indépendance du dernier pays et futur membre (Cap Vert). Elle continue pendant encore 2 années d'être assimilée à l'une des 5 zones statistiques de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (Uneca) tout en étant considérée comme une étape importante du panafricanisme.
Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'instinct hegelien qui, hors d'Afrique, transforme toute entente régionale en ennemi. Un réflexe qui remonte au temps lointain quand dans les espaces euroasiatiques les anciens attribuaient "Hic Sunt Leones" à l'Afrique G. Berger (Phénoménologie du Temps et Prospective ; Puf ; 1964).
Cette attribution est aussi à l'origine de la loi popularisée par H. Mackinder et N. Spykman selon laquelle" la puissance est inversement proportionnelle à la distance". Le nazisme en est la forme la plus achevée telle que décrite dans "l'Europe Barbare"( K. Love : Perrin, 2014) et "Blood and Ruins (R. Overy :Viking, 2022).
C'est ainsi que la sécheresse physique affectant la plus grande partie de la sous-région sert de prétexte pour l'associer à la tragédie des communs, y décréter la mort des chasseurs qui font obstacle au libre accès des ressources. L'instinct hegelien invente alors la sécheresse financière pour l'abattre sur tous les pays membres sous forme de programme d'ajustement structurel, que la majorité applique vigoureusement. Au cours des décennies suivantes, l'offensive générale contre la pauvreté (Banque Mondiale,1990) se traduit paradoxalement par son augmentation massive. L'échec de la stratégie de développement fondée sur le taux de croissance, le régime et la structure économique est ainsi acté.
Pour autant Ecowas continue de s'inscrire dans la logique de précurseur des blocs sous-régionaux de la Communauté Economique Africaine (Cea) à créer avant 2000 conformément au Plan d'action de Lagos (1980). Le Traité d'Abuja (1991) consacre ce rôle pour que la transformation du continent soit effective au plus tard en 2025. Hors de question disent les plus absolutistes qui n'hésitent pas dès la fin de la guerre froide à la faire disparaître de la carte du monde dans la plus prestigieuse revue économique (The Economist). Les plus angoissés rajoutent une couche en pointant la menace que représente sa démographie et celle du reste du continent pour l'identifier au puit carbone dont le monde a tant besoin pour ne pas être asphyxié.
C'est dire à quel point E50 mérite un examen approfondi. Ses compétences régionales sont dans l'immédiat mises à rude épreuve face aux ruptures en cours et dont le changement radical du paysage stratégique n'est que la dimension la plus médiatisée quand Hegemon s'estime "mal préparé" face à des ennemis et partenaires malin (tentionnés). Une guerre mondiale dont la forme et les contours sont encore floues serait donc inévitable. E50, théâtre principal, peut-elle éviter à l'Afrique d'en être la proie et au monde un nouveau chaos ? Selon la posture affichée, E50 est un acteur majeur, un enjeu enfermé dans le statut de suiveur, une cible rémunératrice, devient moribond au risque d'être zombie comme l'ont été à un moment ou à un autre les autres B2 autour du Sahara.
L'approche préconisée rompt avec la vieille tradition intellectuelle qui réduit le processus politique à un cycle unique de transformation articulé à un cycle politique de type séquentiel. Appliquée à l'intégration régionale, ce processus commence par la zone de libre-échange et s'achève avec l'union politique en passant par l'union douanière, le marché commun, l'union économique et monétaire. Cette heuristique des étapes atteint vite ses limites comme le montre l'expérience internationale.
En cause son inscription dans une approche « positiviste » qui interdit toute démarche exploratoire, constructiviste et transformatrice indispensable face à la multiplication des incertitudes et des ruptures dans un monde de conflits, une humanité éclatée, une Afrique déstabilisée. Ce qui suppose plus que jamais de prendre de la distance, tant avec l’extérieur qu’avec l’intérieur et d’osciller entre les deux. L’exploration prospective y contribue par l’identification des mégatendances, des facteurs de rupture et l’esquisse de plusieurs scénarios. L’analyse de politique se fonde là-dessus pour spécifier l’enjeu global, les acteurs, leur jeu, but et cibles en vue de sélectionner un nombre limité de thèmes fédérateurs de la vision en l’occurrence d’un écosystème fédéral.
La vision permet d’osciller entre les scénarios et les options de transformation qui en découlent à travers plusieurs modalités d’articulation de leurs cycles et du processus politique.
C’est là que l’approche traditionnelle est défaillante quand elle se contente d’articuler cycle politique et cycle unique de transformation selon une approche de type séquentiel (Garbage Can Organized Anarchy GCOA, Stage Heuristics SH) ou réseau ( Multiple Stream Framework MSF, Too Interconnected To Fall, TITF…). Au lieu de s’inscrire dans une démarche plus adaptée de transformation par intégration des cycles, ce qui suppose de bien circonscrire le cycle politique et de ne pas réduire la transformation à un cycle unique compte tenu de ses dimensions multiples : systémique, politique, comportements, conditions de vie ou impact sur l’intégration régionale, les disparités…
C’est ainsi que la nature des ruptures et l'ampleur de leur effet déterminent la dynamique de E50, teste la robustesse de l'unique vision pour la transformation structurelle et institutionnelle affichée par Ecowas et censée couvrir la période 2007-2020. La vision 2050 disponible depuis le 30/09/2024 s’inscrit comme la précédente dans un scénario idéale ou expression des aspirations des populations ouest-africaines
Mots Clés
Ecowas (E50) - ZLECA - Uemoa - Building Block (B2) - Building BlockBuster (B3, 2050) - RECs - Kaki Belt - Klepto-Belt -Civilianisation de la Guerre - Politique Monélitaire - Scalpflation - Crypto Belt - Vision - Cycle de Transformation - Cycle Politique - Dynamique Volitive - Meta Science - Open Science - Innovation Science - Distance Science
Building Blocks de l'Integration Régionale
"Zone Statistique" – Précurseur
La zone Ouest est la principale concernée par "l'Afrique Noire est mal partie" (R. Dumont Seuil 1962). Une sentence qui "étrangle" plus d'un dans cette génération post-2e guerre mondiale qui aspire à la paix. Les événements de 68 et l'explosion du mouvement "free" provoquent un regain d'intérêt pour l'intégration régionale - non réductible au panafricanisme - jusqu'à ce qu'une nouvelle sentence en déstabilise plus d'un. Tout se passe comme si l'accès à l'indépendance n'était qu'une chimère et qu'il valait mieux rester une colonie dans un monde divisé entre deux blocs. Avec "l'Afrique de l'Ouest bloquée" (Minuit ; 1971), S. Amin édicte une autre sentence encore plus traumatisante au point d'inciter plus d'un à s'emparer du sujet. Pourquoi réduire une si grande région à son économie politique alors que la transformation en cours invite à changer de paradigmes ? Les "grandes firmes" aspirant déjà au statut de multinationales n'en sont que la partie visible. Si le développement se traduit par la transformation des structures mentales et sociales permettant la participation de tous à la croissance et à la propagation de ces effets, ce dont il faut tenir compte, c'est le processus de prise de décision des différents acteurs et agents économiques dans un pays ou une région donnée. Il est néanmoins vrai que l'analyse décisionnelle, était encore une (trans) discipline taboue, exclusivement réservée aux maîtres à penser de son courant dominant qui donne naissance à ce que l’on a appelé par la suite le modèle séquentiel d’analyse des politiques publiques inscrit dans le paradigme positiviste. N'empêche que pour contrecarrer la balkanisation et ses effets néfastes, toutes les formes d'intégration régionale préconisées jusqu'ici s'inscrivent dans l'heuristique des étapes, considérée comme la voie royale de ce modèle. La base de données de Uneca pionnier de l'intégration régionale en Afrique l'illustre parfaitement.
Si 1975 est la date officielle de la création Ecowas, l'idée remonte à deux décennies plus tôt. Elle fait son chemin dès la création de Uneca en 1958 qui ne comptait alors que 9 états membres africains plus les pays disposant encore de colonies. Leur retrait à partir des années 60 renforce son rôle à travers les « zones statistiques » en Afrique qu'elle crée avant de les remplacer au début des années 70 par les équipes consultatives interdisciplinaires multinationales de développement ( résolution de 1969 de l'Assemblée Générale). A partir de 1977-78, Ecowas co-existe avec le Centre opérationnel de programmation multilatérale (Mulpoc) de Niamey couvrant 16 pays de l'Afrique de l'Ouest, auxquels s'ajoutent et quatre autres dont le plus vaste (Lusaka) couvre 18 pays d'Afrique Australe et orientale. Les 3 autres plus petits concernent 7 pays d'Afrique Centrale (Yaoundé), 6 pays d'Afrique du Nord (Tanger) et 3 pays des Grands Lacs.
Mais c'était sans compter sur la prégnance du réflexe de survie et de l'instinct hégélien qui transforme toute "entente régionale" en ennemi. Sauf quand elle est un héritage de l'époque coloniale (Zone franc, Union Africaine et Malgache...). C'est ainsi que les soutiens voire l'incitation aux rebellions et autres conflits ethno-linguistique-confessionnels au sein ou entre les pays se multiplient pour bloquer tout projet d'entente régionale susceptible de priver les ex-puissances coloniales de leur emprise sur les ressources et de leur statut de membres de Uneca. Biafra, Sahara Occidental, Rwanda en sont les exemples les plus insidieux. Leur but est simple :
- paralyser Nigeria avant qu'il polarise la zone ouest compte tenu de son poids démographique et économique ; résultat : un million de mort et une décennie perdu pour cette zone ;
- inviter dans un prestigieux champ au bord de l'eau le futur roi à une partie de golf son sport favori et lui proposer un deal : "prince meurtri par l'usage négatif que ton dictateur fait de l'âge d'or de la peinture espagnole, tu te retires ipso facto de ta possession en échange d'un soutien actif pour adhérer à la Communauté Economique Européenne ; l'appât du gain fait le reste : un conflit interminable entre les pays voisins de cet autre "Hôt perdu en mer" (St Exupéry) qui réduit l'Uma à une zone statistique dans un état moribond depuis sa naissance en 1989 ;
- empêcher la zone centre de s'entendre et surtout de basculer vers la zone australe devenue pôle d'attraction de tous ses voisins grâce à Nelson Mandela ; au passage réduire drastiquement sa population par un génocide.
La désertification progressive fournit un prétexte supplémentaire pour accentuer la sécheresse physique par la sécheresse financière visant particulièrement 45 pays de l'Afrique subsaharienne. 19 d'entre eux dont plus de la moitié en Afrique de l'Ouest se retrouvent dans l'obligation d'appliquer vigoureusement les programmes d'ajustement structurel : Niger, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Togo. Seuls 5 sur 12 parviennent à mener un ajustement faible : Benin, Liberia, Sierra Leone auxquels s'ajoutent Burkina Faso et Mali. Les tentatives d'atténuer le choc se multiplient en vain : Plan d'Action de Lagos (1980), Panureda, (1986) Carpas (1989)...
C'est pourtant pendant cette période que Ecowas se structure progressivement mais discrètement en Communauté Economique Régionale (Cer) inspirant une première génération qui renvoie aux autres Mulpoc. Une deuxième génération vient à partir des années 90 la compléter, quitte à en couvrir parfois plusieurs. Ecowas cohabite avec d'autres organisations sous-régionales provoquant chevauchement et dispersion des ressources. L'Oua s'appuie dessus pour réaliser la Communauté Economique Africaine, Cea avant l'an 2000 à travers le Traité d'Abuja (1991) qui limite le nombre de Cers à 14 organisations régionales et sous-régionales indépendantes. Ecowas cohabite dans la zone ouest avec plusieurs autres à vocation monétaire, économique et de mise en valeur des ressources naturelles.
Le processus est ambitieux mais laborieux en l'absence de cadre institutionnel opérationnel et de programme innovant. Uneca revient à la charge en 1993 avec les "Propositions de programme pour la mise en œuvre du Traité d'Abuja (E/ECA/CM.19/7)", suivi de plusieurs initiatives de type "capacity building" découlant des résultats de l'enquête sur les systèmes de planification en Afrique réalisée par une de ses institutions spécialisées (Idep, 1992). Une enquête qui met le doigt sur la "douleur exquise" à savoir la faiblesse voire l'absence de capacité en policy analysis. C'est ainsi que malgré les avertissements de Uneca de ne pas s'inscrire dans un processus perçu comme étant linéaire, ce dernier se contente de reproduire le modèle européen fondé sur l'heuristique des étapes combinant approfondissement et élargissement par addition : zone de libre-échange ZLE ; union douanière UD = ZLE +; marché commun = UD + ; union économique et monétaire UEM = UD + , union politique = UEM +. Les limites de ce "manuel" sont visibles aussi bien en Europe qu'en Afrique. Le Draft "Compact for African Recovery (2001) fait le même constat mais ne va pas plus loin même s'il pointe d'autres douleurs exquises, la partition du continent par 165 frontières divisant 51 pays, l'approche top-down, l'absence de B2 pour le commerce, les biens publics régionaux dont la paix et la sécurité, les technologies d'information et de communication... En cause le déploiement faible, chaotique et laborieux de la science de l'analyse de politique partout dans le reste du monde hors Usa et surtout en Afrique.
Si 1975 est la date officielle de la création Ecowas, l'idée remonte à deux décennies plus tôt. Elle fait son chemin dès la création de Uneca en 1958 qui ne comptait alors que 9 états membres africains plus les pays disposant encore de colonies. Leur retrait à partir des années 60 renforce son rôle à travers les « zones statistiques » en Afrique qu'elle crée avant de les remplacer au début des années 70 par les équipes consultatives interdisciplinaires multinationales de développement ( résolution de 1969 de l'Assemblée Générale). A partir de 1977-78, Ecowas co-existe avec le Centre opérationnel de programmation multilatérale (Mulpoc) de Niamey couvrant 16 pays de l'Afrique de l'Ouest, auxquels s'ajoutent et quatre autres dont le plus vaste (Lusaka) couvre 18 pays d'Afrique Australe et orientale. Les 3 autres plus petits concernent 7 pays d'Afrique Centrale (Yaoundé), 6 pays d'Afrique du Nord (Tanger) et 3 pays des Grands Lacs.
Mais c'était sans compter sur la prégnance du réflexe de survie et de l'instinct hégélien qui transforme toute "entente régionale" en ennemi. Sauf quand elle est un héritage de l'époque coloniale (Zone franc, Union Africaine et Malgache...). C'est ainsi que les soutiens voire l'incitation aux rebellions et autres conflits ethno-linguistique-confessionnels au sein ou entre les pays se multiplient pour bloquer tout projet d'entente régionale susceptible de priver les ex-puissances coloniales de leur emprise sur les ressources et de leur statut de membres de Uneca. Biafra, Sahara Occidental, Rwanda en sont les exemples les plus insidieux. Leur but est simple :
- paralyser Nigeria avant qu'il polarise la zone ouest compte tenu de son poids démographique et économique ; résultat : un million de mort et une décennie perdu pour cette zone ;
- inviter dans un prestigieux champ au bord de l'eau le futur roi à une partie de golf son sport favori et lui proposer un deal : "prince meurtri par l'usage négatif que ton dictateur fait de l'âge d'or de la peinture espagnole, tu te retires ipso facto de ta possession en échange d'un soutien actif pour adhérer à la Communauté Economique Européenne ; l'appât du gain fait le reste : un conflit interminable entre les pays voisins de cet autre "Hôt perdu en mer" (St Exupéry) qui réduit l'Uma à une zone statistique dans un état moribond depuis sa naissance en 1989 ;
- empêcher la zone centre de s'entendre et surtout de basculer vers la zone australe devenue pôle d'attraction de tous ses voisins grâce à Nelson Mandela ; au passage réduire drastiquement sa population par un génocide.
La désertification progressive fournit un prétexte supplémentaire pour accentuer la sécheresse physique par la sécheresse financière visant particulièrement 45 pays de l'Afrique subsaharienne. 19 d'entre eux dont plus de la moitié en Afrique de l'Ouest se retrouvent dans l'obligation d'appliquer vigoureusement les programmes d'ajustement structurel : Niger, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Togo. Seuls 5 sur 12 parviennent à mener un ajustement faible : Benin, Liberia, Sierra Leone auxquels s'ajoutent Burkina Faso et Mali. Les tentatives d'atténuer le choc se multiplient en vain : Plan d'Action de Lagos (1980), Panureda, (1986) Carpas (1989)...
C'est pourtant pendant cette période que Ecowas se structure progressivement mais discrètement en Communauté Economique Régionale (Cer) inspirant une première génération qui renvoie aux autres Mulpoc. Une deuxième génération vient à partir des années 90 la compléter, quitte à en couvrir parfois plusieurs. Ecowas cohabite avec d'autres organisations sous-régionales provoquant chevauchement et dispersion des ressources. L'Oua s'appuie dessus pour réaliser la Communauté Economique Africaine, Cea avant l'an 2000 à travers le Traité d'Abuja (1991) qui limite le nombre de Cers à 14 organisations régionales et sous-régionales indépendantes. Ecowas cohabite dans la zone ouest avec plusieurs autres à vocation monétaire, économique et de mise en valeur des ressources naturelles.
Le processus est ambitieux mais laborieux en l'absence de cadre institutionnel opérationnel et de programme innovant. Uneca revient à la charge en 1993 avec les "Propositions de programme pour la mise en œuvre du Traité d'Abuja (E/ECA/CM.19/7)", suivi de plusieurs initiatives de type "capacity building" découlant des résultats de l'enquête sur les systèmes de planification en Afrique réalisée par une de ses institutions spécialisées (Idep, 1992). Une enquête qui met le doigt sur la "douleur exquise" à savoir la faiblesse voire l'absence de capacité en policy analysis. C'est ainsi que malgré les avertissements de Uneca de ne pas s'inscrire dans un processus perçu comme étant linéaire, ce dernier se contente de reproduire le modèle européen fondé sur l'heuristique des étapes combinant approfondissement et élargissement par addition : zone de libre-échange ZLE ; union douanière UD = ZLE +; marché commun = UD + ; union économique et monétaire UEM = UD + , union politique = UEM +. Les limites de ce "manuel" sont visibles aussi bien en Europe qu'en Afrique. Le Draft "Compact for African Recovery (2001) fait le même constat mais ne va pas plus loin même s'il pointe d'autres douleurs exquises, la partition du continent par 165 frontières divisant 51 pays, l'approche top-down, l'absence de B2 pour le commerce, les biens publics régionaux dont la paix et la sécurité, les technologies d'information et de communication... En cause le déploiement faible, chaotique et laborieux de la science de l'analyse de politique partout dans le reste du monde hors Usa et surtout en Afrique.
B2 -Suiveur depuis 2012
L'étalonnage en 2006 des performances des principaux B2 impliqués dans le Plan d'Action du Nepad centré sur les ressources internes déclenche une nouvelle dynamique de transformation structurelle à partir des infrastructures régionales. En lieu et place, une décision de transformation institutionnelle est prise réduisant leur nombre de 10 à 8 en vue de limiter les doublures (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine/Uemoa, Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale/Cemac) sans toucher aux moribonds (Uma, Igad, Ceeac), ni dissuader l'adhésion d'un pays à plus d'un. Le prétexte avancé est la nécessité de "rationaliser les CERs" comme préconisé par un rapport à l'Union Africaine : Etude pour la quantification des scenarios de la rationalisation des Communautés Economiques Régionales (Cer) ; Idea ; 2011
En vérité c'est la performance de Uemoa qui fournit la véritable raison. Au lieu de tirer parti de son expérience pour innover dans l'intégration régionale, il fallait la dissoudre dans Ecowas. Pourtant un retour d'expérience avec Eca aurait pu déclencher une nouvelle dynamique qui aurait fait de Ecowas un précurseur d'une autre initiative parallèle à Zleca autour des zones Ouest, Centre et Est. L’instinct hegelien se diffuse inconsciemment même chez parmi ses principales cibles. Il convient au passage de rappeler que Uemoa découle d'une initiative de Uneca traçant la voie de l'union économique et monétaire en Afrique depuis Ecowas dès 1991. Ce qui en fait une fois de plus un précurseur par définition qui « essuie les plâtres » pour d'autres suiveurs quand ils reprennent l'idée en 1994 pour la restreindre à seulement 8 pays.
La rationalisation annonce une répartition des rôles entre deux sous-groupes s'inscrivant dans une démarche plutôt monétaire pour le premier (Ecowas, Censad, Ceeac), économique pour le second (Comesa, Sadec, Eca). Trois B2 couvrant l'Afrique Australe, de l'Est et du Nord-Est reprennent la main en initiant le processus d'intégration au sein de l'African Continental Free Trade Agreement la ZLECA/AfCFTA (2012) et mise en place en 2021 pour les pays ayant ratifiés l'accord (54 pays sauf Érythrée). Comme pour accuser le coup, Ecowas traîne les pieds quand elle regroupe la majorité (3) des 5 pays n'ayant ratifiés l'accord qu'en 2019: Nigeria, Guinée Bissau, Benin.
C'est que depuis 2006, les pièges se multiplient :
- la cupidité et l'appât du gain enferme les pays membres dans la"kakisto/klepto-cratie" à travers 28 coups d'état depuis 1990 ; la "Kaki Belt" entrecroise une autre "Klepto Belt" aux effets dévastateurs et pourtant tolérés ;
- La médiocrité et la corruption gangrènent les acteurs majeurs noyés dans des promesses de groupes d'intérêt à agenda privé mais dont le but ultime est de bloquer tous les B2 ;
- L'instinct hégélien paralyse toute entente régionale, renforce la xénophobie laissant le champ libre aux forces spéciales, groupes terroristes et réseaux criminels pour déstabiliser, fragiliser les plus démunis en créant un climat de violence et de terreur ;
- La peur de l'avenir, une obsession qui fait basculer le monde dans une nouvelle guerre.
La quasi-totalité des RECs affaiblies, deviennent vulnérables à toutes sortes de déstabilisations : attaque contre la Lybie pour liquider CenSad, coup malien pour discréditer Ecowas en matière de maintien de la sécurité, intensification de différents conflits pour paralyser Uma, Ceeac, Igad, Sadec, Eac, Comesa.
L'état d'urgence sonne depuis que les trois B2 dynamiques initiateurs de la Zlecaf (Comesa, Sadec, Eac) font pression sur les instances continentales pour basculer dans l'union douanière depuis Ecowas et dans un bref délai. Cette dernière sort de sa torpeur reléguant aux oubliettes ses égarements internes entre pays enclavés et exclavés, entre kakistocrates et kleptocrates, entre princes de l'or noir et entrepreneurs politiques.
Cette nouvelle initiative révèle la vrai nature de Ecowas en la matière : une Union Douanière (UD) sans l'être tout en l'étant. La différence entre Uemoa et Zmao éclate au grand jour obligeant les deux sous-groupes à les atténuer rapidement. Le Tarif Extérieur Commun (TEC) et les Règles d'Origine sont instituées dans tout l'espace. L'application du principe des 4 libertés se généralise. L'agenda se déplace pour se concentrer sur les liens entre Ecowas et les B2 voisines toujours dans un état moribond (Ceeac, Uma, Censad). Les trois B2 dynamiques font de même et lèvent progressivement les obstacles à l'UD entre eux obligeant Igad à faire de même. Il n'est plus question de tergiverser comme ce fût le cas avec la Zleca et l'hypothèse de la fusion n'est plus écartée. Pourquoi alors se contenter d'être un suiveur ?
En vérité c'est la performance de Uemoa qui fournit la véritable raison. Au lieu de tirer parti de son expérience pour innover dans l'intégration régionale, il fallait la dissoudre dans Ecowas. Pourtant un retour d'expérience avec Eca aurait pu déclencher une nouvelle dynamique qui aurait fait de Ecowas un précurseur d'une autre initiative parallèle à Zleca autour des zones Ouest, Centre et Est. L’instinct hegelien se diffuse inconsciemment même chez parmi ses principales cibles. Il convient au passage de rappeler que Uemoa découle d'une initiative de Uneca traçant la voie de l'union économique et monétaire en Afrique depuis Ecowas dès 1991. Ce qui en fait une fois de plus un précurseur par définition qui « essuie les plâtres » pour d'autres suiveurs quand ils reprennent l'idée en 1994 pour la restreindre à seulement 8 pays.
La rationalisation annonce une répartition des rôles entre deux sous-groupes s'inscrivant dans une démarche plutôt monétaire pour le premier (Ecowas, Censad, Ceeac), économique pour le second (Comesa, Sadec, Eca). Trois B2 couvrant l'Afrique Australe, de l'Est et du Nord-Est reprennent la main en initiant le processus d'intégration au sein de l'African Continental Free Trade Agreement la ZLECA/AfCFTA (2012) et mise en place en 2021 pour les pays ayant ratifiés l'accord (54 pays sauf Érythrée). Comme pour accuser le coup, Ecowas traîne les pieds quand elle regroupe la majorité (3) des 5 pays n'ayant ratifiés l'accord qu'en 2019: Nigeria, Guinée Bissau, Benin.
C'est que depuis 2006, les pièges se multiplient :
- la cupidité et l'appât du gain enferme les pays membres dans la"kakisto/klepto-cratie" à travers 28 coups d'état depuis 1990 ; la "Kaki Belt" entrecroise une autre "Klepto Belt" aux effets dévastateurs et pourtant tolérés ;
- La médiocrité et la corruption gangrènent les acteurs majeurs noyés dans des promesses de groupes d'intérêt à agenda privé mais dont le but ultime est de bloquer tous les B2 ;
- L'instinct hégélien paralyse toute entente régionale, renforce la xénophobie laissant le champ libre aux forces spéciales, groupes terroristes et réseaux criminels pour déstabiliser, fragiliser les plus démunis en créant un climat de violence et de terreur ;
- La peur de l'avenir, une obsession qui fait basculer le monde dans une nouvelle guerre.
La quasi-totalité des RECs affaiblies, deviennent vulnérables à toutes sortes de déstabilisations : attaque contre la Lybie pour liquider CenSad, coup malien pour discréditer Ecowas en matière de maintien de la sécurité, intensification de différents conflits pour paralyser Uma, Ceeac, Igad, Sadec, Eac, Comesa.
L'état d'urgence sonne depuis que les trois B2 dynamiques initiateurs de la Zlecaf (Comesa, Sadec, Eac) font pression sur les instances continentales pour basculer dans l'union douanière depuis Ecowas et dans un bref délai. Cette dernière sort de sa torpeur reléguant aux oubliettes ses égarements internes entre pays enclavés et exclavés, entre kakistocrates et kleptocrates, entre princes de l'or noir et entrepreneurs politiques.
Cette nouvelle initiative révèle la vrai nature de Ecowas en la matière : une Union Douanière (UD) sans l'être tout en l'étant. La différence entre Uemoa et Zmao éclate au grand jour obligeant les deux sous-groupes à les atténuer rapidement. Le Tarif Extérieur Commun (TEC) et les Règles d'Origine sont instituées dans tout l'espace. L'application du principe des 4 libertés se généralise. L'agenda se déplace pour se concentrer sur les liens entre Ecowas et les B2 voisines toujours dans un état moribond (Ceeac, Uma, Censad). Les trois B2 dynamiques font de même et lèvent progressivement les obstacles à l'UD entre eux obligeant Igad à faire de même. Il n'est plus question de tergiverser comme ce fût le cas avec la Zleca et l'hypothèse de la fusion n'est plus écartée. Pourquoi alors se contenter d'être un suiveur ?
Jusqu'à Quand ?
Pour ne rien arranger, le 50e anniversaire d'Ecowas se déroule dans un contexte d'une guerre mondiale en quête de cadre d'analyse ne serait-ce que pour en connaître l'enjeu et les acteurs. Même le principal concerné compte tenu de son statut d'Hegemon s'estime "mal préparé" au point de commander un rapport (Commission on the National Defense Strategy for the United States : Final report to Congress; July 2024 www.rand.org/nsrd/projects/NDS-commission) qui confirme cette sentence avant de suggérer la mobilisation du non militaire pour la mener. Cette idée n'est pas nouvelle car elle s'inscrit parfaitement dans de A. Toffler appelait la « civilianisation de la guerre » ( Guerre et contre guerre : survivre à l'aube du XXIe siècle ; Fayard ; 1994).
La réponse ne tarde pas et quasi-simultanément un symposium (The 2024 Economic Policy Symposium. "Reassessing the Effectiveness and Transmission of Monetary Policy," Aug. 22-24) annonce" réévaluer l'effectivité et la transmission de la politique monétaire".
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la Chine ne se décompose pas en 15 états ? Pourquoi les Guerres Africaines n'ont toujours pas atomisé ce continent ? Pourquoi le nombre de membres de l'Onu ne se rapproche pas encore de 297 ? La révolution digitale n'aurait donc servi à rien ? A quoi sert donc de fomenter des révolutions reproductibles ?
L'arme nucléaire et l'arme monétaire pris séparément ne seraient donc plus adaptées face aux nouvelles menaces en provenance du reste du monde ? On est plus au sortir de la guerre froide quand l'essentiel des ennemis encore debout étaient faciles à identifier et combattre "avec l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle, nous devrons pouvoir changer la réaction des sales types : par exemple, leur faire croire qu'une porte s'ouvre à droite quand en réalité elle ouvre à gauche". (C. Childress in A. Tofler op cit).
La tragédie du 11/09 facilite néanmoins l'identification des sales types mais le refus des principaux alliés de contribuer à la guerre d'Irak créé la confusion. Ils sont progressivement assimilés aux partenaires malin(tentionnés). En guise de sanctions, ils n'arrêtent pas d'être piégés à plusieurs portes : Lybie, Syrie, Sahel, Ukraine, Gaza... Le piège est fatal quand l'enjeu de la maîtrise de l'énergie se déplace vers la porte océane de l'Afrique qui s'étend à présent du Cap (Malabata) à Cap (Town) en passant par Cap (Vert) mais dont nul ne sait réellement dans quel sens elle s'ouvre. Non, maîtrisée, elle constitue le plus grand danger pour Hegemon surtout que les pays côtiers - encore plus mal préparée sont le principal théâtre de la guerre mondiale. « Civilianiser » la guerre peut donc bien être le coup fatal qui décompose et désoriente tous les ennemis, puni et atomise tous les partenaires malin(tentionnés).
Si ces écarts s'expliquent facilement par l'absence d'une vision suffisamment robuste pour susciter l'adhésion de tous, ni le rapport ni le symposium ne se donnent la peine de spécifier la nature de la rupture en cours. Néanmoins, c'est en relisant leur contribution respective depuis une revue bibliométrique, que les procédés de « civilianisation de la guerre » émergent derrière deux fils conducteurs : renouer avec une tradition ancestrale de « scalping » en mettant tout entre les mains de "nouveaux market makers" version trading haute fréquence. Hegemon s'emploie à présent de l'opérationnaliser par la fusion de la politique de défense et de la politique monétaire en une politique « monélitaire » capable de réduire le reste du monde en une simple ressource en accès libre, partant de la porte océane d'en face. Deux démarches se dessinent :
- « Scalpflation » : utiliser l’inflation pour scalper l’économie des partenaires malin(tentionnés) et les réduire à de simples consommateurs ;
- « Crypto Belt » : relier tous les marchés des ennemis autour d’une ceinture de cryptomonnaies émises depuis un seul pays comme l’affirme ouvertement le lobby concerné quand il décore Maga de « coin », stable sur sa cravate, algo son costume, bit ses chaussures ; utiliser les cryptomonnaies pour rembourser les 35 000 milliards de dollars de dette nationale américaine ; ajouter 1000 milliards de dollars tous les 100 jours pour alimenter une flambée des prix. Toutes les Road Belt ne serviraient alors qu'à en accélérer la vitesse de circulation.
Ces promesses de campagne électorale s’inscrivent parfaitement dans le « faux positif/vrai négatif » pour désorienter, punir, décomposer, atomiser. L’arsenal préconisé relève aussi de la
tentative de « fomenter des (reproductibles) révolutions (Adam Russell ; Darpa ; Meta Science Conference 2019). Où quand le nouveau paysage stratégique s’inscrit dans un changement de paradigmes. Toutes les Road Belt ne serviraient alors qu'à en accélérer la vitesse de circulation
La réponse ne tarde pas et quasi-simultanément un symposium (The 2024 Economic Policy Symposium. "Reassessing the Effectiveness and Transmission of Monetary Policy," Aug. 22-24) annonce" réévaluer l'effectivité et la transmission de la politique monétaire".
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la Chine ne se décompose pas en 15 états ? Pourquoi les Guerres Africaines n'ont toujours pas atomisé ce continent ? Pourquoi le nombre de membres de l'Onu ne se rapproche pas encore de 297 ? La révolution digitale n'aurait donc servi à rien ? A quoi sert donc de fomenter des révolutions reproductibles ?
L'arme nucléaire et l'arme monétaire pris séparément ne seraient donc plus adaptées face aux nouvelles menaces en provenance du reste du monde ? On est plus au sortir de la guerre froide quand l'essentiel des ennemis encore debout étaient faciles à identifier et combattre "avec l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle, nous devrons pouvoir changer la réaction des sales types : par exemple, leur faire croire qu'une porte s'ouvre à droite quand en réalité elle ouvre à gauche". (C. Childress in A. Tofler op cit).
La tragédie du 11/09 facilite néanmoins l'identification des sales types mais le refus des principaux alliés de contribuer à la guerre d'Irak créé la confusion. Ils sont progressivement assimilés aux partenaires malin(tentionnés). En guise de sanctions, ils n'arrêtent pas d'être piégés à plusieurs portes : Lybie, Syrie, Sahel, Ukraine, Gaza... Le piège est fatal quand l'enjeu de la maîtrise de l'énergie se déplace vers la porte océane de l'Afrique qui s'étend à présent du Cap (Malabata) à Cap (Town) en passant par Cap (Vert) mais dont nul ne sait réellement dans quel sens elle s'ouvre. Non, maîtrisée, elle constitue le plus grand danger pour Hegemon surtout que les pays côtiers - encore plus mal préparée sont le principal théâtre de la guerre mondiale. « Civilianiser » la guerre peut donc bien être le coup fatal qui décompose et désoriente tous les ennemis, puni et atomise tous les partenaires malin(tentionnés).
Si ces écarts s'expliquent facilement par l'absence d'une vision suffisamment robuste pour susciter l'adhésion de tous, ni le rapport ni le symposium ne se donnent la peine de spécifier la nature de la rupture en cours. Néanmoins, c'est en relisant leur contribution respective depuis une revue bibliométrique, que les procédés de « civilianisation de la guerre » émergent derrière deux fils conducteurs : renouer avec une tradition ancestrale de « scalping » en mettant tout entre les mains de "nouveaux market makers" version trading haute fréquence. Hegemon s'emploie à présent de l'opérationnaliser par la fusion de la politique de défense et de la politique monétaire en une politique « monélitaire » capable de réduire le reste du monde en une simple ressource en accès libre, partant de la porte océane d'en face. Deux démarches se dessinent :
- « Scalpflation » : utiliser l’inflation pour scalper l’économie des partenaires malin(tentionnés) et les réduire à de simples consommateurs ;
- « Crypto Belt » : relier tous les marchés des ennemis autour d’une ceinture de cryptomonnaies émises depuis un seul pays comme l’affirme ouvertement le lobby concerné quand il décore Maga de « coin », stable sur sa cravate, algo son costume, bit ses chaussures ; utiliser les cryptomonnaies pour rembourser les 35 000 milliards de dollars de dette nationale américaine ; ajouter 1000 milliards de dollars tous les 100 jours pour alimenter une flambée des prix. Toutes les Road Belt ne serviraient alors qu'à en accélérer la vitesse de circulation.
Ces promesses de campagne électorale s’inscrivent parfaitement dans le « faux positif/vrai négatif » pour désorienter, punir, décomposer, atomiser. L’arsenal préconisé relève aussi de la
tentative de « fomenter des (reproductibles) révolutions (Adam Russell ; Darpa ; Meta Science Conference 2019). Où quand le nouveau paysage stratégique s’inscrit dans un changement de paradigmes. Toutes les Road Belt ne serviraient alors qu'à en accélérer la vitesse de circulation
Civilianisation de la guerre / Matrice Enjeu/Acteurs
ACTEUR ENJEU | ENNEMIS | PARTENAIRES MALIN(TENTIONNES) |
---|---|---|
MILITAIRE | Décomposition (Chine en 15 états) | Punition pour avoir osé refuser d'aller en Irak après 11/09 |
NON MILITAIRE | Désorientation (Sales types ; faux positif/vrai négatif | Atomisation (Guerres africaines) |
Civilianisation de la guerre | Crypto Belt | Scalpflation |
SamsDine Sy |
L'hypothèse d'une façade qui éclipse le Golfe Persique et reconfigure la répartition des réserves de pétrole et de gaz n'est plus à écarter. D'où toutes ses tribulations qui affectent sa partie enclavée et tous ses ports transformés en station-service des réseaux criminels de blanchiment d'argent sale et de trafic de toutes sortes : faux produits de consommation durable pour bâtiment, travaux publics, véhicule, équipement, numérique sans oublier l'exportation anarchique de main d'œuvre sous couvert de lutte contre l'immigration clandestine. Le déclassement de l'ouest asiatique au profit de l'ouest africain qui résulte de cette hypothèse implique de revoir tous les scénarios globaux bâtis pour neutraliser "An Axis of Growing Malign Partnerships" selon NDS.
Le comble pour E50 est de se retrouver brutalement réduite à 11 pays - tous côtiers - quand elle ambitionne d'en intégrer 54. L'éclatement de E50 entre exclavés et enclavés est pratiquement acté quand tous les pays côtiers cèdent à l'appât du gain pétrolier et gazier pour reprendre le flambeau du Golfe Persique. Ici plus qu'ailleurs, l'or noir habille les partenaires des grands extracteurs en prince d'une communauté ethno-linguistique-confessionnelle élitiste et inaccessible à tous ceux qui n'en font pas partie. Une recette d'autant plus facile à reproduire sur la façade atlantique qu'elle a bien fonctionné dans l'ouest asiatique. Cette brutale rupture s'opère dans l'indifférence générale, quand le monde entier est subjugué par toutes ces guerres classiques en Eurasie, omettant de s'intéresser à l'émergence subite d'un nouveau paysage stratégique dans lequel tourne en rond un E50 moribond sans repère. Le réveil sera dur sauf si
Le comble pour E50 est de se retrouver brutalement réduite à 11 pays - tous côtiers - quand elle ambitionne d'en intégrer 54. L'éclatement de E50 entre exclavés et enclavés est pratiquement acté quand tous les pays côtiers cèdent à l'appât du gain pétrolier et gazier pour reprendre le flambeau du Golfe Persique. Ici plus qu'ailleurs, l'or noir habille les partenaires des grands extracteurs en prince d'une communauté ethno-linguistique-confessionnelle élitiste et inaccessible à tous ceux qui n'en font pas partie. Une recette d'autant plus facile à reproduire sur la façade atlantique qu'elle a bien fonctionné dans l'ouest asiatique. Cette brutale rupture s'opère dans l'indifférence générale, quand le monde entier est subjugué par toutes ces guerres classiques en Eurasie, omettant de s'intéresser à l'émergence subite d'un nouveau paysage stratégique dans lequel tourne en rond un E50 moribond sans repère. Le réveil sera dur sauf si
NOUS SOMMES TOUS E50 !
*Sams Dine SY, 25/09/2025
Ancien facilitateur spécialisé dans la gestion de groupe d’experts
Animateur de la plateforme https://samsdinesy.org/
*Sams Dine SY, 25/09/2025
Ancien facilitateur spécialisé dans la gestion de groupe d’experts
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