Regional ForesightAfrica in the Knowledge-Based Society
L’AFRIQUE DANS LA SOCIETE FONDEE SUR LA CONNAISANCE
UNE ANALYSE PROSPECTIVE
UNE ANALYSE PROSPECTIVE
Concept paper
par Sams Dine SY, Dakar le 12 01 2002
L'entrée dans l'âge de l'information et de la société fondée sur la connaissance va créer un besoin irrépressible de mieux se connaître, ne serait-ce que pour survivre, apprendre ensemble à faire face à des ruptures aussi brutales. Mais sous quelles formes ces paradigmes vont-ils se manifester dans les différentes régions du monde ? Parce qu'elle reste en dehors de ce mouvement, l'Afrique constitue un défi pour la société de la connaissance. Comment ce défi peut-il être relevé par les sciences sociales ?
Chaque jour des décisions qui façonnent le futur de l'Afrique se prennent dans le monde. De ces décisions dépendent l'inclusion ou l'exclusion de l'Afrique de la société fondée sur la connaissance. Il est par conséquent important de collecter les données, les informations, les savoirs et les connaissances sur les tendances, les incertitudes et les enjeux du futur. C'est l'essence même de la démarche prospective. Il est aussi important de maintenir ouvertes les discussions sur les défis de la société de connaissance, entre les acteurs porteurs d'enjeu : scientifiques, experts, décideurs économiques, politiques. Tous ces acteurs ont un besoin important en matière de connaissance pour développer la science, la technologie, l'économie, la politique et la société.
Durant les années 1990, les études prospectives concernaient essentiellement le domaine technologique. Elles se sont, par la suite diffusées dans d'autres domaines. Elles se sont développées d'abord aux Etats Unis puis au Japon et en Europe. Cependant l’Afrique est restée à l'écart de ce mouvement, en dépit d'efforts, encore exclusivement concentrés dans les activités de planification nationale avec des résultats modestes, si l'on en juge par la faible capacité du continent à réduire les menaces qui planent sur ses populations ou à exploiter les opportunités qu'offrent la globalisation. Simultanément les méthodes, outils et démarches prospectives ont gagné en diversité et en sophistication, ce qui les rend aussi de moins en moins accessible.
Le Bureau régional de l'UNESCO en Afrique met en œuvre un programme spécifique sur la période 2001-2002 dont l'ambition est de promouvoir l'analyse prospective, de créer un cadre favorable au développement de la société de la connaissance, de mieux articuler la recherche et la prospective dans le domaine des sciences sociales en Afrique.
L'objectif de ce programme est d'aider les acteurs africains et leurs partenaires à mieux comprendre les transformations structurelles dans le monde et en Afrique, afin de déterminer comment faire face aux exigences majeures du XXIe siècle et amener les citoyens africains à participer plus activement à la société de connaissance et à la construction de leur avenir.
Il s'agira d’analyser les grandes tendances qui suscitent ces changements, d'analyser les relations entre la connaissance scientifique et technologique, le développement et l'enrichissement humain, de revaloriser les mécanismes de participation à la mondialisation à tous les niveaux de pouvoir et l'élaboration de nouvelles stratégies en faveur de la croissance et de la renaissance de l'Afrique, de la réduction de la facture de la connaissance et le maintien de la cohésion et de la solidarité entre les individus et entre les régions du monde.
Le programme se présente comme une succession de deux phases consacrées pour la première à l'investigation et la seconde, à l'exploitation des résultats sur le terrain. Le document se concentre sur la première phase. Les principaux éléments de cette phase du programme sont les suivants :
1. La formulation d'un cadre conceptuel définissant les orientations scientifiques et méthodologiques pour la réalisation d'analyse et de recherche prospective. Les thèmes d'investigation seront élaborés de manière à fournir à un groupe de travail restreint une référence stable contenant des indications précises quant aux défis à relever. Ce cadre conceptuel servira de base pour la sélection des tâches prioritaires, des membres du groupe de travail et des participants aux activités.
2. L'établissement d'un mécanisme de dialogue entre chercheurs, experts, décideurs et l'Unesco en Afrique. Il s'agit de procédures de consultation formelles et d'une interaction continue entre ces acteurs par le biais d'ateliers, de publications de rapports et de diffusion d'informations.
Le dialogue sera utilisé à tous les stades de la mise en œuvre du projet :
- la détermination des tâches pour chaque rapport et autre contribution aux ateliers,
- le suivi des projets d'études,
- l'exploitation des résultats de l'investigation prospective et
- l'élaboration de possibilités d'action concrètes à mettre en oeuvre au cours d'une phase ultérieure du projet.
Les tâches à réaliser concerneront des thèmes qui entrent dans le cadre conceptuel et seront établies sur la base du dialogue avec le groupe de travail.
3. L'organisation d'activités de diffusion : le succès du projet dépendra de la diffusion et de l'exploitation efficace des résultats des exercices de prospective. À cet effet, différents mécanismes seront mis en oeuvre, tels que le regroupement des exercices autour de thèmes communs et l'élaboration de documents d'orientation présentant des possibilités d'action aux décideurs.
La diffusion comprendra une série d'activités tels que des ateliers, des publications et la création de bases de données d'information appropriées.
4. La mise en œuvre du projet devrait donner les résultats suivants :
- mobilisation accrue de l'expertise africaine dans le domaine des sciences sociales et certaines parties des sciences humaines ;
- meilleure coopération, mise en réseau et institutionnalisation des activités de prospective ;
- développement de l'infrastructure essentielle pour la recherche prospective en sciences sociales à travers des institutions, des programmes de formation et des réseaux de veille et de prospective.
Les résultats comporteront les éléments suivants :
- rapports sur la contribution du programme à la création d’un réseau de recherche en sciences sociales et de prospective de la société de connaissance ;
- création d'une base de données concernant les travaux de recherche et d'analyse prospective en cours en Afrique et dans le monde sur les thèmes couverts par le programme ;
- évaluation de la contribution du programme au développement de l'infrastructure essentielle pour la recherche en sciences sociales et la prospective de la société de la connaissance en Afrique
- africanisation de la recherche et de l'analyse prospective
- amélioration de l'analyse comparative de données locales, nationales, régionales et mondiales.
L'accent sera mis sur les éléments suivants :
- renforcement du soutien aux grandes options politiques et stratégiques africaines dans le cadre de l'Union Africaine, de son programme et de ses institutions de recherche ;
- meilleure intégration de l'Afrique dans de la société fondée sur la connaissance ;
- diffusion et utilisation des résultats du projet notamment par un meilleur dialogue entre les chercheurs, les experts, la société civile et le monde politique ainsi que par une accessibilité accrue des résultats à mettre au service des citoyens africains
Plus concrètement :
- un meilleur accès aux rapports élaborés dans le cadre du programme, à travers des centres de documentation ;
- des documents d'analyse et d'orientation, des ateliers sur le thème de la relation entre la recherche et l'analyse prospective ;
- la préparation de synopsis et de résumés non techniques susceptible de présenter un intérêt pour le public.
par Sams Dine SY, Dakar le 12 01 2002
L'entrée dans l'âge de l'information et de la société fondée sur la connaissance va créer un besoin irrépressible de mieux se connaître, ne serait-ce que pour survivre, apprendre ensemble à faire face à des ruptures aussi brutales. Mais sous quelles formes ces paradigmes vont-ils se manifester dans les différentes régions du monde ? Parce qu'elle reste en dehors de ce mouvement, l'Afrique constitue un défi pour la société de la connaissance. Comment ce défi peut-il être relevé par les sciences sociales ?
Chaque jour des décisions qui façonnent le futur de l'Afrique se prennent dans le monde. De ces décisions dépendent l'inclusion ou l'exclusion de l'Afrique de la société fondée sur la connaissance. Il est par conséquent important de collecter les données, les informations, les savoirs et les connaissances sur les tendances, les incertitudes et les enjeux du futur. C'est l'essence même de la démarche prospective. Il est aussi important de maintenir ouvertes les discussions sur les défis de la société de connaissance, entre les acteurs porteurs d'enjeu : scientifiques, experts, décideurs économiques, politiques. Tous ces acteurs ont un besoin important en matière de connaissance pour développer la science, la technologie, l'économie, la politique et la société.
Durant les années 1990, les études prospectives concernaient essentiellement le domaine technologique. Elles se sont, par la suite diffusées dans d'autres domaines. Elles se sont développées d'abord aux Etats Unis puis au Japon et en Europe. Cependant l’Afrique est restée à l'écart de ce mouvement, en dépit d'efforts, encore exclusivement concentrés dans les activités de planification nationale avec des résultats modestes, si l'on en juge par la faible capacité du continent à réduire les menaces qui planent sur ses populations ou à exploiter les opportunités qu'offrent la globalisation. Simultanément les méthodes, outils et démarches prospectives ont gagné en diversité et en sophistication, ce qui les rend aussi de moins en moins accessible.
Le Bureau régional de l'UNESCO en Afrique met en œuvre un programme spécifique sur la période 2001-2002 dont l'ambition est de promouvoir l'analyse prospective, de créer un cadre favorable au développement de la société de la connaissance, de mieux articuler la recherche et la prospective dans le domaine des sciences sociales en Afrique.
L'objectif de ce programme est d'aider les acteurs africains et leurs partenaires à mieux comprendre les transformations structurelles dans le monde et en Afrique, afin de déterminer comment faire face aux exigences majeures du XXIe siècle et amener les citoyens africains à participer plus activement à la société de connaissance et à la construction de leur avenir.
Il s'agira d’analyser les grandes tendances qui suscitent ces changements, d'analyser les relations entre la connaissance scientifique et technologique, le développement et l'enrichissement humain, de revaloriser les mécanismes de participation à la mondialisation à tous les niveaux de pouvoir et l'élaboration de nouvelles stratégies en faveur de la croissance et de la renaissance de l'Afrique, de la réduction de la facture de la connaissance et le maintien de la cohésion et de la solidarité entre les individus et entre les régions du monde.
Le programme se présente comme une succession de deux phases consacrées pour la première à l'investigation et la seconde, à l'exploitation des résultats sur le terrain. Le document se concentre sur la première phase. Les principaux éléments de cette phase du programme sont les suivants :
1. La formulation d'un cadre conceptuel définissant les orientations scientifiques et méthodologiques pour la réalisation d'analyse et de recherche prospective. Les thèmes d'investigation seront élaborés de manière à fournir à un groupe de travail restreint une référence stable contenant des indications précises quant aux défis à relever. Ce cadre conceptuel servira de base pour la sélection des tâches prioritaires, des membres du groupe de travail et des participants aux activités.
2. L'établissement d'un mécanisme de dialogue entre chercheurs, experts, décideurs et l'Unesco en Afrique. Il s'agit de procédures de consultation formelles et d'une interaction continue entre ces acteurs par le biais d'ateliers, de publications de rapports et de diffusion d'informations.
Le dialogue sera utilisé à tous les stades de la mise en œuvre du projet :
- la détermination des tâches pour chaque rapport et autre contribution aux ateliers,
- le suivi des projets d'études,
- l'exploitation des résultats de l'investigation prospective et
- l'élaboration de possibilités d'action concrètes à mettre en oeuvre au cours d'une phase ultérieure du projet.
Les tâches à réaliser concerneront des thèmes qui entrent dans le cadre conceptuel et seront établies sur la base du dialogue avec le groupe de travail.
3. L'organisation d'activités de diffusion : le succès du projet dépendra de la diffusion et de l'exploitation efficace des résultats des exercices de prospective. À cet effet, différents mécanismes seront mis en oeuvre, tels que le regroupement des exercices autour de thèmes communs et l'élaboration de documents d'orientation présentant des possibilités d'action aux décideurs.
La diffusion comprendra une série d'activités tels que des ateliers, des publications et la création de bases de données d'information appropriées.
4. La mise en œuvre du projet devrait donner les résultats suivants :
- mobilisation accrue de l'expertise africaine dans le domaine des sciences sociales et certaines parties des sciences humaines ;
- meilleure coopération, mise en réseau et institutionnalisation des activités de prospective ;
- développement de l'infrastructure essentielle pour la recherche prospective en sciences sociales à travers des institutions, des programmes de formation et des réseaux de veille et de prospective.
Les résultats comporteront les éléments suivants :
- rapports sur la contribution du programme à la création d’un réseau de recherche en sciences sociales et de prospective de la société de connaissance ;
- création d'une base de données concernant les travaux de recherche et d'analyse prospective en cours en Afrique et dans le monde sur les thèmes couverts par le programme ;
- évaluation de la contribution du programme au développement de l'infrastructure essentielle pour la recherche en sciences sociales et la prospective de la société de la connaissance en Afrique
- africanisation de la recherche et de l'analyse prospective
- amélioration de l'analyse comparative de données locales, nationales, régionales et mondiales.
L'accent sera mis sur les éléments suivants :
- renforcement du soutien aux grandes options politiques et stratégiques africaines dans le cadre de l'Union Africaine, de son programme et de ses institutions de recherche ;
- meilleure intégration de l'Afrique dans de la société fondée sur la connaissance ;
- diffusion et utilisation des résultats du projet notamment par un meilleur dialogue entre les chercheurs, les experts, la société civile et le monde politique ainsi que par une accessibilité accrue des résultats à mettre au service des citoyens africains
Plus concrètement :
- un meilleur accès aux rapports élaborés dans le cadre du programme, à travers des centres de documentation ;
- des documents d'analyse et d'orientation, des ateliers sur le thème de la relation entre la recherche et l'analyse prospective ;
- la préparation de synopsis et de résumés non techniques susceptible de présenter un intérêt pour le public.