CRYPTO QUANTUM POLICY ANALYSIS

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CRYPTO QUANTIQUE : POURQUOI TOUS ABDIQUENT ?  
BRICS, USA, G20, ONU 2.0
 8/09/2023

1. CRYPTO QUANTUM POLICY ANALYSIS : UNE INTRODUCTION

Crypto Quantique (CQ) est une initiative qui mobilise deux disciplines fondamentales Mathématiques & Physique derrière une série d'expériences de type Randomised Controlled Trials (RCT) et Proof of Concept (POC). La monnaie numérique et le crypto actif n'en sont que la partie la plus visible sous l'effet, davantage de leur surmédiatisation que des résultats des expériences. L'Informatique Quantique (qubits) en est aussi une partie, certes moins visible mais dont il est attendu une puissance de calcul inédite. Cependant CQ ne se réduit pas à ces notions car le couplage de la mécanique quantique (physique) et l'algorithme résistant quantique (mathématiques) ambitionne tout simplement de résoudre les problèmes les plus complexes du monde en une fraction de seconde.Ainsi 20 milliards d’appareils numériques devront être mis à niveau ou remplacés par une cryptographie post-quantique au cours des 20 prochaines années, allant des distributeurs automatiques de billets aux smartphones. Cinq domaines des technologies quantiques sont concernés : l'informatique quantique , la cryptographie quantique , la communication quantique , la détection quantique et les matériaux quantiques.

Une autre dimension passe encore inaperçue malgré son impact sur l'agenda international, visible à travers l'augmentation de l'enjeu global avec pour conséquence la réduction du nombre d'acteurs majeurs, au pire à deux, au mieux à un dans un monde de 193 pays membres des Nations Unies. A deux si Etats-Unis/Reste du Monde (US/ROW) (F. Zakaria) devient réalité opposant une vision américano-centrée du monde et des "Voyages de Gulliver" à celle des BRICS qui, sous l'effet d'une croissance exponentielle des vagues technologiques regroupent les 192 autres derrière « Zaïbastu du XXIe siècle ». A moins que "Vasudhaiva Kutumba" adopté à Gandhinagar, Gujarat par G20 Finances 2023 soit traduit non par « One Earth · One Family · One Future » mais par "One State".

La reformulation de l’enjeu global dans le langage CQ marque une rupture dans l'agencement des principales disciplines qui concourent à l’analyse de politique, une autre discipline de recherche appliquée centrée sur l'activité étatique. Elles sont nombreuses, de la philosophie à la biologie en passant par la gestion et la psychologie parmi d'autres. Jusqu'à présent Mathématiques & Physique se distinguent des autres disciplines par une démarche plus discrète de type "leading from behind" mais suffisamment puissante. C'est ainsi que le système modèle, l’analyse en termes de séquence, réseau ou matrice servent de "voie royale" quand les états et les institutions utilisent le même manuel ou text-book (stage heuristic, multiple streams framework, program theory).
Revendiquer une place entière au sein de l'analyse de politique oblige à s’attaquer aux problèmes les plus explosifs identifiés à ce jour car susceptibles de provoquer des ruptures inédites de tendance : mettre fin à l’explosion des inégalités (One Family), à la multiplication des événements extrêmes climatiques (One Earth) et à "l'africanisation" de la jeunesse mondiale (One Future). L'anarchie mondiale organisée autour de 193 états n'y étant pas favorable, leur nombre doit être réduit à deux voire à un seul, peu importe tant qu'ils sont dotés d'un nouveau text-book qui anticipe tout crime ou acte délictueux, interdit toute forme d'exclusion ou de ségrégation, protège contre la médiocrité et la corruption au profit de l'inclusion et du commun. Plus d'autorisation à se réfugier derrière des slogans tels que Too-Big-To-Fall (TBTF), Too-Interconnected-To-Fail (TITF), Too-Polluter-To-Pay (TPolTP) pour organiser l'anarchie aux fins de hold-up financiers et d'évasions massives de capitaux, se défausser sur les maillons faibles. Impossible d'abuser de son pouvoir de marché, de prêteur ou d'influenceur. Fin de l'esclavage et de la colonisation sous quelque forme que ce soit. Il ne s'agit pas seulement de réprimer mais aussi de multiplier les opportunités par l'activité à distance dans des domaines variés : commerce, banque, éducation, santé, recherche, culture, industrie, habitat, transport, tourisme, protection de la nature. Tous les CQ-acteurs s'inscrivent dans cette démarche en particulier les BRICS et les USA au sein du G20 et de « ONU 2.0 », y compris leurs précurseurs fintechs, néo-banques, cybertech. Ils multiplient les expériences de proof of concept, sauf qu’à peine le chronomètre mis en marche, ils décident tous d'abdiquer avant l'épuisement de la fraction de seconde.

2. G192 EST-IL POSSIBLE ?

Commençons par les BRICS jusqu'ici fiers d'afficher leur avance en CQ. Depuis sa création en 2006, une seule question hante ce G5 : pour contrer les USA, un G192 est-il possible ? Yes we can ! Ce slogan (B. Obama. Une terre promise. Fayard. 2020) résume bien la réponse du XVe BRICS 2023 depuis Sandton en Afrique du Sud. Les étapes retenues font déjà passer de 5 à 11, puis 23 pays membres avant le saut quantitatif quasiment inévitable une fois que la dédollarisation et le contournement du réseau Swift actés par l'adoption de la première monnaie numérique commune. La multiplication des POC confirme cette tendance. Les projets CBDC (Central Bank Digital Currency) y foisonnent depuis le début de la décennie 20 alors que le G7 est à la traîne. Le rapprochement en cours avec plusieurs communautés économiques régionales sera décisif pour intégrer 74 autres pays membres de l'Eurasiatic Economic Union (EAEU), de l'Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) et de l'Union Africaine (UA). L'Union Européenne commence à décoder le message qui lui est adressée au point qu'un de ses membres a essayé de rejoindre le XVe BRICS. Mettre fin à la guerre en Ukraine constitue néanmoins un préalable à toute négociation, ce qui suppose - au minimum - d'adresser des excuses officielles à l'ex-Bloc Soviétique humilié en 1990 par la Commission Européenne qui y réplique une version "Chataline" du Programme d’Union Economique et Monétaire (UEM) en 500 jours là où il lui a en fallu près d'un demi--siècle pour seulement aboutir à la Monnaie Unique .S'abriter derrière le G7 et les "Quatre de Houston (FMI, Banque Mondiale, OCDE,BERD) n'empêche pas de méditer de cette citation de T. Morrison (Intervenir ? Droits de la personne et raisons d'état, Grasset 1994 "Il y a des métaphores qui ont envoyé des gens à des guerres inutiles, à des morts inutiles..."

MAIS ALORS POURQUOI ABDIQUER ?

Sauf qu'au cours du même XV Sommet, ce G5 préfère abdiquer sur le chapitre "monnaie commune" après en avoir fait une condition préalable à la formation du G192. Il se réfugie derrière "Last Mile" incarné par les monnaies locales dans l'espoir de convaincre l'Afrique de le rejoindre. Se pose alors la question de fonds : une transformation CQ est-elle possible quand tous les espoirs pour aboutir à une seule monnaie numérique sont abandonnés ? En accordant la priorité à l'élargissement, le G5 n'est-il pas en train de se positionner comme un suiveur ? Se décharge-t-il sur l’ASEAN ou l'EAEU excluant de fait les autres régions du monde ? Cherche-t-il à reconstituer le Bloc Soviétique et le G77 quitte à les fusionner ? Estime-t-il que le G20 est mieux outillé sur cet agenda ? S'il n'y a que du repli, de la nostalgie ou de la démission, derrière cette posture, mesure-t-il seulement l'impact de sa décision. Où est l'étude d'impact potentiel d'un tel élargissement sur la réduction des inégalités notamment par l'accès aux services bancaires et financiers ? Sait-il seulement ce que "last mile" implique surtout sur le plus vaste et moins avancé continent du monde ?

Avant de répondre à ces embarrassantes questions, il convient de retracer l'évolution de la logique qui sous-tend la notion de forum réunissant un groupe de pays à agenda multilatéral (GPAM) dans laquelle tous veulent s'inscrire. Au point qu'en être exclu équivaut presque à une condamnation comme le montre l'exemple russe réduisant son premier groupe à l'actuel G7. Cette logique découle de la structuration du monde en 2 Blocs dès la fin de la 2e Guerre Mondiale. En réponse à l'injonction de choisir son camp de nombreux pays se revendiquent "Non-Alignés".

La publication du rapport du Club de Rome "Les limites de la croissance (D. H. Meadows, D. L. Meadows, J. Randers and W. L. Behrens, The Limits to Growth, New York, Universe Books, 1972) plus connu sous le titre "Rapport Meadows au Club de Rome 1972" change la donne quand il est perçu comme la manifestation d'un "coup d'état technocratique". La quasi-totalité de ces pays, organise alors la résistance au sein des Nations-Unies ; mais sitôt né, le G77 devient la cible des 2 Blocs qui s'empressent de l'atomiser pour contrer toute tentative de sortir du duopole. La crise pétrolière fait le reste : implosion du groupe, hold-up du siècle avec l'exode massif des pétro et euro-dollars vers les US, assignation des pays dans des programmes d'austérité financière puis de thérapies de choc. Un demi-siècle plus tard, ils ne s'en relèvent toujours pas. Le traumatisme causé est tel que ce qui reste du même groupe vient purement et simplement d'obliger le Secrétaire Général des Nations Unies à reporter à une date ultérieure (à défaut d'y renoncer) le Sommet du Futur destiné à codifier le plan pour la réforme de l'ONU, connu officiellement sous le nom de Notre Programme Commun , qui définit sa mission au cours du prochain quart de siècle.

Une fois la fin du bloc soviétique actée, la démarche de forum est reprise, comme pour magnifier le rôle des grandes puissances, d'abord sous forme de Triade ( USA, UE, Japon) et de G8 . C'était néanmoins sans compter sur l'évolution des formes de mondialisation jusque-là réduite à l'alternative entre l'exclusive (européenne) et l'intensive (américaine). L'irruption des "marchés émergents" dont un "tigre" en consacre la forme extensive derrière les chaînes de valeur globalisées et le "commerce des tâches". L'espace euroasiatique en est le théâtre d'où l'idée de créer le G5 devenu incontournable de par son poids économique. Son intégration avec le G7 dans un autre forum en découle. Le G20, plus ouvert facilite le consensus avant que les Nations Unies se prononcent sur des sujets clivants voire conflictuels comme l'explosion des inégalités et la multiplication des événements extrêmes climatiques. Des progrès significatifs sont à mettre à son compte, comme le laisse apparaitre le dernier communiqué du G20 Finances 2023 avec l'énoncé d'une vision partagée : "One Earth · One Family · One Future" ainsi qu'un agenda précis sur le rôle des crypto-actifs. Il était donc attendu du principal concerné - XVe BRICS - de spécifier sa contribution au lieu d'abdiquer.

POURQUOI EXPOSER TOUT L'ESPACE ROW À UN AUTRE "MOMENT LEHMAN BROTHERS" ?

En abdiquant, les BRICS laissent le champ libre à toutes sortes d'initiatives de plateformes qui s'aventurent dans le crypto, le blocchain entre autres, n'hésitant pas à abuser de leur position dominante dans les pays moins avancés, y provoquer l’effondrement d'algo coin suite à des faillites, exposer les maillons faibles de leur système bancaire à des dommages collatéraux et les banques saines à des risques systémiques. L'actualité récente est riche de dérapages ayant par exemple conduit à un scandale financier international.
La surmédiatisation de l’affaire FTX masque ces dérives, ce qui invite à sonner l’alerte afin d’en prévenir d’autres plus graves. Aucun système bancaire dans le monde n’est plus à l’abri d’une disruption depuis le lancement du stablecoin (PYUSD). Tout ceci ne serait alors que le sommet de l’iceberg. Le « moment Lehman Brothers 2008 » hante tous les systèmes monétaires et bancaires qui ne maîtrisent ni l'Intelligence Artificielle ni CQ encore moins la gestion d’électrons et des Crypto-Actifs. Les banques du continent, en particulier les services de banque à distance, y sont les plus exposés.
Pour rappel, en 2008, environ 25 000 milliards de dollars sont partis en fumée, privant les grandes places boursières internationales de la moitié de leur capitalisation , soit deux fois le produit intérieur brut (PIB)) américain.. Même les BRICS ont été touché quand la Bourse de Moscou a perdu 72% de sa valeur. Les responsables de ce moment sont pourtant connus puisque qu'il découle de la décision de l'Etat Fédéral de passer en pertes et profits tous les passifs des firmes et banques américaines pour amortir le choc du 11/09. Se croyant tout permis, elles en ont fait les frais car persuadées d'être Too Big to Fall, Too Interconnected to Fail.

L'Afrique - à travers les régions Ouest et Centre - est le continent le plus exposée à ce second "moment Lehman Brothers". Les banque en particulier, de même que les plateformes quantiques - y compris les plus grandes enseignes de fait exclus de la course entre Fintechs le plus innovantes tant que leur ratio Opex reste très en deçà de 6% - sont les premières sources d'évasions massives de capitaux à travers des portes dérobées telle qu'une ruée des déposants bancaires (bank run) au point de détruire même une banque saine, des faillites (Orange Bank). Il ne manquera pas de propositions d’OPA par un fonds vautour une fois le coût d’acquisition réduit à une unité monétaire symbolique occasionnant au passage une opération d’évasion massive de capitaux.
La principale différence entre ces deux moments est que cette fois-ci l'Etat Fédéral a pris les devants pour tirer profit du prochain en faisant des USA le principal bénéficiaire de toutes les évasions massives de capitaux, au détriment du ROW. Un test-bed a déjà identifié les banques les plus fragilisées par la hausse des taux décidée par la FED dans le cadre de la lutte contre l'inflation (près de 190). L'affaire de la Silicon Valley Bank en est la partie visible.

En invitant 6 nouveaux membres à le rejoindre, le G5 se recroqueville dans une hutte au lieu de mobiliser sa capacité de projection pour transformer le monde comme il l'affirme depuis sa création. Il invite 3 parmi les principales victimes du hold-up du siècle qui ne l'ont toujours pas digéré. Il y ajoute 3 autres pour sans doute recoller les morceaux du G77. Une attitude tout sauf prospective quand le choix d'élargir renvoie à "l'ambiguïté constructive" telle un mimicry de cette Union Européenne qui n'en finit pas de célébrer son addiction à l'heuristique des étapes hérité du Plan Marshall et qu'elle vient encore de célébrer avec la création de la Communauté Politique Européenne (CPE). Une posture de suiveur qui oblige aussi les USA à s'inscrire dans une autre démarche plus disruptive et à reprendre l'initiative dans la transformation CQ en cours pour démontrer à la face du monde que non seulement, ils ne sont pas le principal moteur de l'explosion des inégalités, de la multiplication des événements extrêmes et de l'exclusion de la jeunesse mondiale, mais qu'ils disposent de la baguette magique pour inverser ces tendances. CQ va l'atteindre avec le Dollar, la FED, ses banques, firmes et plateformes de commerce à distance. En somme, le retard accumulé dans les POC ne serait qu'une façon de reculer pour mieux sauter vers "One State" jusqu'au "last mile".

3. UN ETAT UNI EST-IL POSSIBLE ?

"Mais d'autres métaphores ont poussé des gens à la négociation, à des conférences de paix". T. Morrison inspire sans aucun doute l'Etat Fédéral quand il décide de "placer la plus haute urgence sur les efforts de recherche et de développement dans le options potentielles de conception et de déploiement d’une CBDC aux États-Unis". Il apporte ainsi son soutien explicite à la FED qui à travers son projet Hamilton conduit des expériences de proof-of-concept sur 7 plateformes privées pour "un système de paiement mondial, en temps quasi réel, 24h/24 et 7j/7".
La transformation CQ s’inscrit dans une vision plus ambitieuse sur le rapport américain au monde à partir du dollar :
• passer du stade de monnaie US réservée à 1/3 de la population mondiale à celui de monnaie des 2/3 exclus jusqu'ici ;
• permettre à la moitié la plus pauvre de la population mondiale de gagner 52% du revenu tandis que les 10% les plus riches se contenteront de 8,5% ;
• mettre en place une industrie de services financiers accessible à plus de la moitié de la population mondiale et exclue ou sous-bancarisée.
Il n'est plus question d'associer le "miracle américain" encore moins le dollar et la FED à l'explosion des inégalités, à l'exclusion financière et bancaire et à la destruction de la planète. Un changement radical de paradigme.
D'ailleurs, le Sommet du G20 Finances 2023 en a pris acte à travers trois thèmes fédérateurs d'une vision : « Une Terre, Une Famille, Un Avenir ». Délivrer des résultats suppose la mise en œuvre du Programme des infrastructures publiques numériques (DPI) pour accélérer l'inclusion financière jusqu'au "dernier kilomètre" ainsi que le Plan d'action pour l'inclusion financière (FIAP).

PROJET HAMILTON ET CONFLIT DE GÉNÉRATION

Contrairement à celle de l'Etat Fédéral, la posture des GAFAM et de la FED face à la révolution CQ questionne alors que leur statut en fait des précurseurs.
Les GAFAM sont exclus du projet Hamilton alors qu'ils sont considérés comme la première génération "digital natives" (années 90) qui en a éclipsé la précédente qualifiée de "computer natives". Un bref retour en arrière permet mesurer les conséquences de cette exclusion sur la monnaie numérique et de faire le lien avec la "cacophonie numérique" une prospective esquissée par la défense américaine à l'horizon 2015.
Jusqu'au milieu des années 70, la révolution informatique se résumait en production d'ordinateurs géants par la première génération "computer natives" (IBM, Honeywell Bull...) jusqu'à ce qu'un proof-of-concept expérimente le premier mini-ordinateur sans aucun soutien public sauf à titre individuel organisé tel un "bouillon de culture".
L'expérience est qualifiée d'échec par les pouvoir publics qui ne voulaient même pas entendre parler de ce proof-of-concept assimilé à un retour à l'âge de la pierre. Elle est exfiltrée vers les USA pour rejoindre les précurseurs à la première génération du numérique des années 90 ou 'digital natives". Ils font l'objet d'un test-bed destiné à évaluer dans quelle mesure leur expansion mondiale était compatible avec une vision domestique du pouvoir concentré entre les mains des USA. Dans le cas contraire, en quoi la "cacophone numérique" , les voyages vers Gulliver et "Zaibastu" escomptés en 2015 résulteraient de la croissance exponentielle des innovations technologiques et serait synonymes de « dispersion » du pouvoir à l'échelle mondiale.
La robustesse de ces scénarios testée depuis leur construction, éclaire à elle seule la posture des USA face au CQ.

POURQUOI LES USA ABDIQUENT À LEUR TOUR ?

Deux décennies plus tard, les GAFAM parmi d'autres plateformes biface n'ont plus rien à apporter à la révolution CQ. Leur disparition sous l'effet de cette révolution n'est plus à exclure et les chiffres parlent d'eux-mêmes puisqu'à l'horizon 2030 les revenus des Fintech en Asie (APAC) dépasseraient largement ceux des US (600 Mille Milliards contre 520) (Global Fintech 2023: reimagining the future of finance BCG +QED Investors May 2023). La dispersion du pouvoir est de fait actée.

En s'inscrivant dans le profil biface elles sont inéligibles au statut de plateforme globale indispensable pour incarner la transformation CQ. Cette dernière offre à des outsiders l'opportunité de sortir de l'ombre. La deuxième génération de "digital natives" et celle des "computer natives" est née. Les deux s'entrecroisent autour du crypto et du numérique créant une atmosphère déconcertante, étant considérées tantôt comme des alliés, tantôt comme des ennemis surtout quand elles se disputent le statut de "fintech" ou de "neobank" par exemple. L'ironie du sort est que le pionnier de la première "computer natives" refait surface pour piloter le plus grand projet "Quantum" avec pour objectif un processeur de 1121 qubits doté de la plus puissante capacité de calcul du monde.

L'aventure du « stablecoin » qui vient d'être lancé illustre cette atmosphère et fournit un début d'explication à la posture de la FED. Le nouveau-né espérait être baptisé lors de la tenue en 2023 du 46e Jackson Hole. Tout était dans le thème choisi "Structural Shifts in the Global Economy"
A défaut de procéder au baptême de cet algo coin, il était attendu de la FED qu'elle éclaire le débat sur le CQ, au minimum ses incidences monétaires et financières. L'absence de toute référence et le silence contraste avec la volonté de se réfugier derrière le mandat principal qu'est la lutte contre l'inflation. L'appui de la BCE ne s'est pas fait attendre. Pourtant les raisons ne manquent pas pour justifier une posture plus ambitieuses de la FED et plus cohérente avec son mandat dans la conduite de proof of concept : transformer le dollar en monnaie globale jusqu'au Last Mile, démontrer qu'elle n'est pas responsable de l'explosion des inégalités, rendre les services bancaires et financiers accessibles à tous sur la planète.
Sans doute pour ne pas cristalliser le point de vue conservateur sur une "impardonnable dérive « woke » qui pénalise les épargnants et menace les majors du Big Oil", une menace contre la liberté de s'armer, de polluer, d'exclure, de soumettre, de priver, de sanctionner... En d'autres termes de perpétuer l'esclavage, la ségrégation, la colonisation et l'assignation tant que l'accès libre et partout aux ressources le nécessite.
La principal conséquence de ce report est d'exposer l'Etat Fédéral à un autre "moment" dont il convient de mesurer l'ampleur. Ce qui rend l'abdication du G5 d’autant moins compréhensible qu'en son sein d'autres proof of concept avaient été conduit bien avant.

A QUOI S'EXPOSENT LES USA SI LA POSITION CONSERVATRICE L'EMPORTE ?

En laissant faire, la FED imite Wall Street des années 20 quand cette bourse était confrontée au même type de dilemme : profil bas pour ne pas contrecarrer la volonté affichée par les conservateurs de l'époque de revenir sur tous les amendements mettant fin à plusieurs siècles d'esclavage et institutionaliser les "Black Codes" sous l'appellation "Jim Crow Laws" sur une période allant de 1877 à 1964. Cette attitude fait du "Moment Jim Crow» le plus lourd du "Siècle Américain". Ses défenseurs en particulier dans les états du Sud réussirent à influencer toutes les institutions fédérales : tout faire pour maintenir le statu quo quitte à déclencher la "Grande Dépression" tant que les anciens esclaves en sont les principales victimes. Le blocage du New Deal par le Congrès et la Cour Suprême fait le reste rien que pour leur adresser ce message : vous avez aimé l'esclavage ? vous allez adorer d'être "séparés mais égaux" puisque ce sera pire. On connait la suite : le refus obstiné de toute concession approfondit la Grande Dépression au point de déclencher la "2e Guerre Mondiale" tant qu'ils servent de chair à canon puisqu'il faut bien mobiliser des troupes sur tous les continents pour combattre le nazisme. 

La pause qui s'en est suivie a vite été interrompue une fois cet autre fléau vaincu. Les conditions pour un second « moment Jim Crow » sont recréées par l'ampleur de l'humiliation des vaincus européens : pour laver leur honneur, il fallait transformer la défaite en victoire, non pas contre le nazisme mais contre tous ces anciens esclaves dont la participation est pourtant décisive à la victoire. D'où l'organisation d'un deuxième « moment Jim Crow » avec le "Grande Assignation". Le Plan Marshall désigne l'otage, lui soustrait toutes ses possessions coloniales réduites à leur tour à des otages entre les main du premier. Le reste n'est qu'une affaire de mise en scène par la création des « Nations Unies mais hiérarchisées », la réduction de ces communautés en Tiers Monde à assister car pauvres, endettés, moins avancés, mal loties, exposés, faillis, sans passé, sans avenir, exclus de la mondialisation, prolétarisés, terrorisés, non résilientes, poubelle... jusqu'à ce que les attentats du 11/09 déclenchent contre eux la guerre mondiale contre le terrorisme quitte à l'attiser avec le recours aux forces spéciales pour mieux assigner toutes les anciennes colonies.

4. LE TEMPS D'UN GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL D’EXPERTS POUR LE CRYPTO QUANTIQUE (GIECQ) EST VENU POUR ANTICIPER LES PROBLÈMES LES PLUS COMPLEXES

Le "moment Lehman Brothers" de 2008 a sans doute bousculé les lignes entre USA et ROW. Rien à présent n'exclut un 3e "moment Jim Crow" si le Congrès, éventuellement la Cour Suprême font pareil, bloquent toute initiative sur le CQ jusqu'à être rassurés que sa mise en œuvre perpétue l'esclavage au prétexte de défendre les intérêts des plis riches, des pollueurs et des populations vieillissantes. Avec CQ ce ne sera pas un Etat Uni car entre temps la puissance de calcul aura permis à J. Webb de prouver l'origine interstellaire de l'homo americanus rompant ainsi définitivement avec la version qui le remonte aux premières migrations humaines

CQ consacrera aussi « l’Attitude Acheiropoïète » en lieu et place de la "Destinée Manifeste" devenue obsolète avec les prétentions de "Zaîbastu" à servir d'alternative.

Face à ce scénario dystopique, il importe de mettre en place rapidement un GIECQ à l'initiative du ROW cette fois-ci pour anticiper tous ces moments porteurs de rupture de tendance et laisser au CQ le soin de résoudre les questions posées par les inégalités, les événements extrêmes climatiques et la jeunesse.

Le G20 et ONU 2.0 devraient se saisir de cette initiative au lieu de se contenter de prendre acte de l'impuissance des BRICS et des USA à assumer leur responsabilité dans le déploiement du CQ.


Sams Dine SY*, 8/09/2023
*Ancien facilitateur spécialisé dans la gestion de groupe d’experts
Animateur de la plateforme https://samsdinesy.org/

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