De la Cacophonie Climatique aux Objectifs de Décroissance Economique et
Démographique : dans 200 Jours
31 Mars 2023
- OBJECTIFS DE DÉCROISSANCE ECONOMIQUE ET DÉMOGRAPHIQUEODECD DANS
- PEU
- Confusion Entre Certain Et Incertain
- Accumulation D'erreurs
- Un Rapport À La Réalité Qui Enferme Dans De Mauvaises Décisions : Moussons
- Un Rapport À La Vérité Qui Écarte Des Bonnes Décisions : Couverture Des Dommages.
- Leçons
- BEAUCOUP
- Planification : Expériences & Leçons Pour ODECD En 200 Jours
- Leçons :
- Foyer Perturbateur De La Terre...
- ...et de la nature
- Carbon Club
- Approfondir
OBJECTIFS DE DÉCROISSANCE ECONOMIQUE ET DÉMOGRAPHIQUE
ODECD DANS
200
JOURSCROISSANCE ECONOMIQUE & DEMOGRAPHIQUE MONDE 2050 2050-60
MEGATENDANCES OU FACTEUR DE RUPTURE RADICALE ?
MEGATENDANCES OU FACTEUR DE RUPTURE RADICALE ?
Introduction
Le Rapport de Synthèse du GIEC AR6SYR du 20 Mars 2023 vient de rendre public les termes de référence des Objectifs de Décroissance Economique et
Démographique (ODECD exposant les Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à un double défi : mettre fin à
cacophonie climatique qui atteint son comble lors de la COP27 (Sharm El Sheik 2022) et rendre inutile sa toile de fonds, la guerre des paradigmes devenue hybride
depuis 1988 . D'ici la COP28 (Dubaï 2023), elles ont 200 jours pour tirer les leçons de l'expérience en matière de planification en période guerre et de mise en oeuvre
d'initiatives internationales, étant entendu que le consensus autour des ODECD suppose aussi un révolution conceptuelle. C'est peu et beaucoup à la fois pour
opérationnaliser cette métaphore destinée à réconcilier les grands émetteurs avec la nature, une fois traînés devant le tribunal du futur tant qu’ils se croient «TPol- TP »
(Too Polluters-To Pay) tant que d’autres sont « TP-TPol » (Too Payers-To Pollute).
Le Rapport de Synthèse du GIEC AR6SYR du 20 Mars 2023 vient de rendre public les termes de référence des Objectifs de Décroissance Economique et
Démographique (ODECD exposant les Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à un double défi : mettre fin à
cacophonie climatique qui atteint son comble lors de la COP27 (Sharm El Sheik 2022) et rendre inutile sa toile de fonds, la guerre des paradigmes devenue hybride
depuis 1988 . D'ici la COP28 (Dubaï 2023), elles ont 200 jours pour tirer les leçons de l'expérience en matière de planification en période guerre et de mise en oeuvre
d'initiatives internationales, étant entendu que le consensus autour des ODECD suppose aussi un révolution conceptuelle. C'est peu et beaucoup à la fois pour
opérationnaliser cette métaphore destinée à réconcilier les grands émetteurs avec la nature, une fois traînés devant le tribunal du futur tant qu’ils se croient «TPol- TP »
(Too Polluters-To Pay) tant que d’autres sont « TP-TPol » (Too Payers-To Pollute).
PEU
La cacophonie climatique découle d'un enchaînement cumulatif de confusion et d'erreurs entretenue depuis la création du GIEC. La confusion entre certain et incertain, inscrite dès le départ dans le format retenu en 1988 pour institutionaliser la lutte contre le changement climatique, s'amplifie dès la COP6 (2000) quand la science physique du climat occupe toute la place avec les "Scénarios d'Emissions" conçus par une "cliodynamique climatique" telle une transition entre la cliométrie et le système modèle. Cette approche anticipe le réchauffement de la planète et l'attribue à la dégradation de l'environnement sous l'effet d'une double rupture de mégatendance au plan socioéconomique et démographique intervenue depuis la fin du XIXe siècle pour la première et au XXe siècle pour la seconde. Malgré leur surmédiatisation, ces "Scénarios d'Emissions" restent tout au plus des facteurs de rupture d'une mégatendance parmi d'autres réduites arbitrairement à des variables d'ajustement. Cette démarche crée la confusion et éloigne de la méthodologie exploratoire, la seule à même d'opérer la distinction entre le certain et l'incertain et au sein de ce dernier entre le radical, le conflictuel et le consensuel pour construire des scénarios globaux, une vision et des options de transformation climatique en fonction des modalités d'articulation au cycle politique.
Confusion Entre Certain Et Incertain
Le changement climatique à l'échelle de la planète est un long processus interpellant la science physique et d'autres disciplines qui contribuent à l'inscription du climat dans l'agenda international. La Cliodynamique Climatique le définit, tour à tour comme une méga tendance du réchauffement, un scénario tendanciel des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2050, une vision de la lutte contre les dérèglements climatiques à partir de la réduction de ces émissions, un choix unique en l'absence d'option et un problème urgent qui nécessite la mobilisation de tout un arsenal pour la mise en œuvre impérative d'une initiative mondiale telle que les ODECD. Il n'en a pas été toujours ainsi car au tout début, la recherche scientifique était réduite à de "l'action concertée" au sein du club climatique sélectif au service de groupe d'intérêt à agenda privé des Grands Emetteurs dont le soutien logistique et financier va à des centres de modélisation comme illustrée dans cette carte (Carbon Brief).
La rupture de tendance environnementale devient depuis un demi-siècle synonyme de dégradation, associée au changement climatique et à la multiplication des événements extrêmes. Les dérèglements du cycle du carbone, de l'oxygène et de l'eau provoqués dictent à présent l'agenda mondial à travers un dispositif inédit de gestion des interactions entre scientifiques, institutions internationales, décideurs politiques, groupes d'intérêt. Ses figures emblématiques font du climat une triple science : physique, du futur et de l'analyse de politique. La première est consacrée par la brève et non moins fondamentale intervention de l'Inter-Academy Panel quand - à la demande des Nations Unies en 2010 - l'IAP la définit comme telle. La seconde - fortement médiatisée - est au cœur du mandat du GIEC dont les travaux couvrent un spectre de plus en plus long, large, profond, étendue, concentré et spécifique à travers les trajectoires de concentration représentative (RCP), puis le rapport spécial sur les scénarios (SRES) et les voies socio-économiques partagées (SSP). La troisième - plus discrète - est matérialisée par la succession de COP qui organise l'anarchie dans un modèle de poubelle avec des fenêtres d'opportunités qui se referment sitôt ouvertes, en référence aux différents courants théoriques précurseurs depuis l'époque du New Deal américain.
Le lien entre ces trois disciplines ou démarches devient de plus en plus complexe. Tout se passe comme si chacune d'entre elles englobe les deux autres tout en se mettant à leur service. Ainsi, la science physique du climat anticipe l'évolution de la tendance environnementale à travers les changements climatiques, leurs impacts sur les autres mégatendances tant socio-économique que démographique. Mais elle reste démunie face aux impacts sur les incertitudes radicales portant par exemple sur l'évolution des formes possibles de mondialisation, le jeu des grands pollueurs et leur capacité d'anticipation. La science du futur s'y invite naturellement à l'aide de projections et de scénarios qui prolongent le passé ou le présent sans réellement explorer cet habitat et construire des récits. Aussi, reste-t-elle à son tour démunie face aux impacts sur le processus politique et la capacité cyclique indispensables pour structurer l'agenda et se prémunir contre des erreurs ou d'autres tentatives de capture. La science de l'analyse de politique prend le relais autour d’approches évolutives de type séquentiel, réseau ou matrice, la première dite positive étant à l'origine de tant de malentendus y compris avec la nature.
Il convient aussi de rappeler que la médiatisation du changement climatique puise sa source dans deux rapports et deux sommets passés aujourd'hui quasiment inaperçus. Les deux rapports en question ont été réalisés à l'initiative du MIT mais en toute indépendance par C. L. Wilson. Ils concernent l' étude des problèmes environnementaux critiques et l'impact de l'homme sur le climat (Study of Critical Environmental Problems. SCEP, 1971. Study of Man's Impact on Climate SMIC, 1972).
Le Sommet de Stockholm (1972) reprend dans la foulée la thématique avant qu'elle soit à l'ordre du jour du "Sommet de la Terre" (1992, Rio de Janeiro). Entre temps, l'Etat Fédéral Américain l'inscrit dans l'agenda international avec la caution du G7 et des Nations Unies derrière la notion de changement climatique. Une structure hybride baptisée COP (Conference of Parties) regroupant scientifiques et décideurs politiques est chargée de cet agenda alimenté par les travaux du GIEC dont SCEP est finalement le précurseur. Le motif avancé pour ce choix était de limiter les risques inhérents à la scientifisation des politiques dans une ONU qualifiée à tort ou à raison de tendance écologique voire "carbocentriste" pour reprendre le qualificatif de B. Rittaud (Le Mythe Climatique, Seuil 2010.).
Comment s'y retrouver quand les réponses sont formulées telle des injonctions à "une révolution intellectuelle quant à la conception même de l'Etat" (J.J. Laffont : Etapes vers un Etat moderne : une analyse économique in Etat et gestion publique. CAE. 1999), une "transformation systémique" (PNUE 2022) ou encore "faire la paix avec la nature (Secrétaire Général de l'ONU). Il en sera toujours ainsi tant que ce domaine d'investigation restera réservé à ce multiséculaire foyer perturbateur du monde et de l'atmosphère au sein duquel les grands pollueurs se disputent la première place. Leurs activités augmentent la température mondiale d'environ 1,2° à force de percuter le cycle naturel du carbone par le défrichement des forêts, le changement d'affectation des terres et l'extraction des énergies fossiles qui relâchent depuis 1850 près de 2.500 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Sans compter les émissions indirectes par l'importation de produits après avoir délocalisé les industries polluantes. Sur ce total mondial, 509 milliards de tonnes de CO2 cumulées soit 20 % sont émis par un seul pays qui se proclame Hegemon, incarne la forme la plus intensive de la mondialisation au nom de sa "Destinée Manifeste " et s'érige en agence de notation propriétaire du critère d'entrée dans le club climatique réservé aux ultra-riches pollueurs. Il n'en faut pas plus pour que d'autres membres de la famille des Grands Emetteurs prétendent en incarner une autre sans qu'on sache ce que l'aile apporte de plus au tigre de papier, le fonds vautour au taureau bionique, le glacis à l'ours déprimé, le coq à la cigale... L'application des prédicats de ressemblance familiales (FRP) de L. Wittgenstein facilite - dans une démarche classificatoire et attributive - leur localisation dans le temps et dans l'espace la trajectoire de ce foyer perturbateur depuis près d'un millénaire à partir d'une série de cartes tirés de "Anthologie mondiale de la stratégie (G. Challiand. Laffont, 1990 ) et de "Blood and Ruins. The Last Imperial War, 1931–1945" (R. Overy. Viking. 2022).
Pour ne rien arranger la référence permanente à "faire la paix avec la nature " (ONU) déplace le problème dans la mesure où cette dernière cible rémunératrice de chasseurs devient l'ennemi principal de ce foyer perturbateur du climat et l'obstacle majeur à la grande accélération depuis la dernière guerre impériale qui n'a laissé que du « sang et des ruines".
Avec cet appel, l'ONU nomme enfin un ennemi d’autant plus fictif qu’il n'est nulle part question d'assimiler la rupture de tendance qui provoque la dégradation de l'environnement à une "guerre contre la nature". Le principal effet de cette rhétorique était de mettre les grands pollueurs à l'abri du tribunal du futur et de poursuite pour crime contre la terre sous toutes ses formes. Par contre, le développement humain est progressivement érigé en principal ennemi de la nature avec laquelle la paix se gagne au prix de la décroissance démographique et économique. Le tout, exprimé dans le langage de la "diplomatie climatique", finit par produire de la cacophonie.
La confusion entre certain et incertain amplifie une succession d'erreurs. Elle s'inscrit dans la guerre des paradigmes qui remonte à la Grande Dépression et vient de franchir lors de la COP27 un nouveau seuil quand la course effrénée des laboratoires de recherche au sein du club climatique donne "Mousson" (IPCC_AR6_WGI_AnnexV Monsoon) ou produit en 2022 plusieurs contributions indépendantes aux travaux du GIEC.
Accumulation D'erreurs
Depuis son inscription dans l'agenda international en 1988, la cacophonie climatique s'amplifie sous l'effet cumulé de deux séries d'erreurs dont la typologie distingue le refus ou déni de la réalité qui enferme les grands émetteurs dans de mauvaises décisions et le rapport monopolistique à la vérité ou certitude de la détenir qui les écarte des bonnes décisions. L'histoire va-t-elle se répéter sous forme de farce ou de tragédie ? La première série d'erreurs avait déjà enfoncé le monde dans la Grande Dépression puis dans la 2e Guerre Mondiale. Le Plan Marshall sélectif censé en limiter les effets exclut cependant tout retour d'expérience en vue d'un modèle d'état fédéral. Au contraire, il promeut son repoussoir ou "union d'états nations", provoque l'effondrement du projet concurrent par l'endiguement dans l'espoir de tenir Heartland et sa cible stratégique ukrainienne, à présent au cœur de l'actualité.
La seconde série d'erreurs établit un lien de causalité entre croissance de la population mondiale, amélioration des conditions de vie et dégradation de l'environnement à travers les concepts d'anthropocène, de changement climatique, de perte de biodiversité et de pollution. La planète est exposée au géocide suite aux multiples dommages causés à l'environnement et à la santé qui, une fois élevés au rang de ressource - plus précisément de bien public non marchand à usage privé - écartent toute possibilité d'en faire un "bien commun" placé sous la responsabilité des Nations Unies. La guerre d'usure renforce la légitimité des grands émetteurs dans la détention du monopole sur la vérité, polarise le monde en vue de dégager toute responsabilité dans l'échec de l'action collective, externalise par effet de verrou et de sentier (locking-in) les dommages et les coûts de la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Ils tirent profit de multiples biais : biais de statu quo et effet d'éviction (crowding-out), biais de sélection, passager clandestin ( free-rider) et incitation à la resquille (picking losers). Le reste du monde, transformé en "cible stratégique", s'inscrit dans la théorie "garbage-can" et "organized anarchy".
La seconde série d'erreurs établit un lien de causalité entre croissance de la population mondiale, amélioration des conditions de vie et dégradation de l'environnement à travers les concepts d'anthropocène, de changement climatique, de perte de biodiversité et de pollution. La planète est exposée au géocide suite aux multiples dommages causés à l'environnement et à la santé qui, une fois élevés au rang de ressource - plus précisément de bien public non marchand à usage privé - écartent toute possibilité d'en faire un "bien commun" placé sous la responsabilité des Nations Unies. La guerre d'usure renforce la légitimité des grands émetteurs dans la détention du monopole sur la vérité, polarise le monde en vue de dégager toute responsabilité dans l'échec de l'action collective, externalise par effet de verrou et de sentier (locking-in) les dommages et les coûts de la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Ils tirent profit de multiples biais : biais de statu quo et effet d'éviction (crowding-out), biais de sélection, passager clandestin ( free-rider) et incitation à la resquille (picking losers). Le reste du monde, transformé en "cible stratégique", s'inscrit dans la théorie "garbage-can" et "organized anarchy".
Un Rapport À La Réalité Qui Enferme Dans De Mauvaises Décisions : Moussons
Le sujet Mousson s'inscrit dans l'agenda de la COP27 (2022) derrière l'Annexe V de "IPCC, 2021: Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change " sous le titre "Monsoons [Cherchi, A., A. Turner (eds.)]. Pourtant, il a été complètement marginalisé au profit de débats sur l'urgence climatique et financière alors qu'il aurait dû être au cœur des discussions. Une analyse fine des travaux disponibles en particulier ceux effectués par l'agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) en partie repris par les auteurs ainsi que celle des données, sources et modèles laissent entrevoir un traitement déséquilibré voire étrange qui rend le sujet hermétique et plusieurs questions. Car l'Afrique est au cœur du mousson global devant l'Asie et l'Amérique, en particulier l'Afrique de l'Ouest et du Centre et l'Afrique Australe et à ce plusieurs questions. Car l'Afrique est au cœur du mousson global devant l'Asie et l'Amérique, en particulier l'Afrique de l'Ouest et du Centre et l'Afrique Australe et à ce stade rien ne permet de privilégier une hypothèse avancée par NOAA : "Cette région a connu des sécheresses dévastatrices rapides de la fin des années 60 aux années 80. Les changements climatiques et un réchauffement planétaire moyen de trois à cinq degrés Celsius pourraient provoquer un effondrement de la mousson ouest-africaine. Cela pourrait conduire soit à un assèchement du Sahel, soit à un mouillage dû à une augmentation des flux entrants venant de l'Ouest. Ce dernier pourrait impliquer un verdissement de la région dans ce qui serait un exemple rare de point de basculement positif ". Pour rappel, les documents produits par cette agence sont classés "highly influential scientific assessment” (HISA). Section 515
Au lieu d'affiner la recherche pour mieux documenter ce basculement qui peut être positif, la surmédiatisation des autres questions conforte l'aspect négatif. Ce qui évidement tombe à point pour faire du continent le plus vulnérable le principal responsable du changement climatique et justifier d'y développer des capacités d'adaptation à la décroissance tant démographique qu'économique. Un dernier point rajoute à la cacophonie : l'essentiel des sources cités dans l'annexe proviennent du programme de recherche Global Monsoon Model Intercomparison Project (GMMIP), basé en Chine qui s'inscrit dans la logique de NOAA alors que cette agence retire toute informations sur les deux hypothèses sans aucune explication. Un cas typique de collusion qui discrédite toute cette propagande autour du "rival stratégique" en "Indopacifique".
Au lieu d'affiner la recherche pour mieux documenter ce basculement qui peut être positif, la surmédiatisation des autres questions conforte l'aspect négatif. Ce qui évidement tombe à point pour faire du continent le plus vulnérable le principal responsable du changement climatique et justifier d'y développer des capacités d'adaptation à la décroissance tant démographique qu'économique. Un dernier point rajoute à la cacophonie : l'essentiel des sources cités dans l'annexe proviennent du programme de recherche Global Monsoon Model Intercomparison Project (GMMIP), basé en Chine qui s'inscrit dans la logique de NOAA alors que cette agence retire toute informations sur les deux hypothèses sans aucune explication. Un cas typique de collusion qui discrédite toute cette propagande autour du "rival stratégique" en "Indopacifique".
Un Rapport À La Vérité Qui Écarte Des Bonnes Décisions : Couverture Des Dommages.
La Cop27 a été le siège d’une dérive qui exacerbe la cacophonie par la surmédiatisation de la question financière et celle des énergies fossiles pour mieux démontrer que la lutte contre le changement climatique relève seulement de l'action concertée entre programmes de recherche. Mobilisé dans ce cadre, une expertise mondiale indépendante complémentaire consolide cette perspective derrière cinq rapports tous publiés en 2022 au titre de contribution indépendante aux réunions du Giec respectivement sur la question financière (finance climatique, Banques Multilatérales de Développement, opportunités), la diplomatie publique (Afrique Europe) et la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre.
Le premier (Independent High-Level Expert Group on Climate Finance. Finance for climate action: scaling up investment for climate and development, November 2022) fustige les mauvais choix des pays riches de s'en remettre au marché sur la base des estimations des risques extrêmes, pertes et dommages par les modèles de type "Integrated Assessment Models IAM" (N. Stern, J. Stiglitz, C.Taylor. The economics of immense risk, urgent action and radical change: towards new approaches to the economics of climate change. The Journal of Economic Methodology. 2022) pour ne pas investir dans l'action climatique tant que la hausse des températures ne dépasse pas 3,5 à 4 degrés Celsius (Nordhaus, 2018a).
Le premier (Independent High-Level Expert Group on Climate Finance. Finance for climate action: scaling up investment for climate and development, November 2022) fustige les mauvais choix des pays riches de s'en remettre au marché sur la base des estimations des risques extrêmes, pertes et dommages par les modèles de type "Integrated Assessment Models IAM" (N. Stern, J. Stiglitz, C.Taylor. The economics of immense risk, urgent action and radical change: towards new approaches to the economics of climate change. The Journal of Economic Methodology. 2022) pour ne pas investir dans l'action climatique tant que la hausse des températures ne dépasse pas 3,5 à 4 degrés Celsius (Nordhaus, 2018a).
Ce qui revient à faire porter la responsabilité du changement climatique par les pays émergents et en développement dépendants des énergies fossiles et des émissions et donc de la destruction de milliards de vies et de moyens de subsistance dans tous les pays aussi bien riches que pauvres.
Le rapport confirme la nécessité de se prémunir contre les deux types d'erreurs (accepter à tort et/ou rejeter à tort) surtout en présence d'incertitudes. Ce message n'est pas nouveau, l'un des auteurs l'a déjà énoncé (N. Stern. Gérer les changements climatiques. Collège de France. 2010) après avoir présenté le changement climatique comme la plus grande défaillance de marché jamais connu (Stern Review) . Néanmoins, ce constat ne suffit pas dès lors que les causes profondes de ces erreurs ne sont pas identifiées. En fait, il renvoie au 2e principe de J.J. Laffont (1999) selon lequel prendre de mauvaises décisions et/ou écarter de bonnes décisions découlent de la médiocrité et la corruption, deux fléaux à enrayer par une révolution intellectuelle quant à la conception de l'Etat. Or cette perspective s'éloigne à mesure que les groupes d'intérêt à agenda privé renforcent leur emprise comme les deux autres rapports le confirment.
Le second rapport (Boosting MDBs’ investing capacity. (2022). An Independent Review of Multilateral Development Banks’ Capital Adequacy Frameworks, 2022) préparé pour le G20 vise à accélérer l'écologisation du portefeuille des banques multilatérales de développement sous l'œil bienveillant des agences de notation invitées à une meilleure pondération des risques et le regard attentif des actionnaires majoritaires dont le statut de créancier privilégié est préservé ainsi que le mode actuel de gouvernance.
Le rapport livre les clés de la financiarisation de la lutte contre le changement climatique par le recours à toute une série d'innovation : assouplissement des cadres d'adéquation des fonds propres (CAF), assurance privée, titrisation, capital hybride, pouvoir de prêteur des actionnaires... Si ces innovations permettent de maintenir l'intérêt stratégique des grands émetteurs de GES elles ne peuvent, en l'absence de scénarios financiers, s'inscrire dans une vision qui permet à l'Afrique d'intégrer les marchés financiers globalisés où s'élaborent les concepts, instruments et actifs financiers. Cette vision non plus n'est pas nouvelle puisqu'elle a été déjà élaborée par l'exercice de prospective financière climatique , 2010. Les instruments et les investissements indispensables pour être un acteur financier y sont clairement définis. Aussi, faire du CAF le livrable clé constitue la meilleure façon d'assigner l'Afrique dans le modèle analycentrique et donc de faire du continent une biodiversité à protéger de sa population, un fournisseur de service écosystémique pendant que ses ressources restent en accès libre au profit des grands émetteurs.
Le troisième (BCG. Better Climate Financing Depends on Better Data remet en cause la posture adoptée par l'expertise financière dans les deux précédents en sonnant l'alerte sur la disponibilité des données et leur quantification comme source d'opportunités. Climate Finance Funding Flows and Opportunities. "What Gets Measured Gets Financed" (The Rockefeller Foundation, Boston Consulting Group. November 2022) estime à près de $ 3.8 Billions les besoins financiers de l'action climatique, une somme hors de portée des institutions financières publiques qu'elles soient multi ou bilatérales surtout en l'absence de données. Avec le postulat "Better Climate Financing Depends on Better Data" qui tient les données détient le pouvoir de prêteur et de marché indispensable pour exercer le monopole sur la vérité réduisant le reste à une variable d'ajustement, un échantillon pour conduire des Test-Bed ou des Essais Cliniques Randomisés (RCT). Les préconisations du rapport soumis au G20 auquel du reste la Fondation a apporté son soutien sont ainsi caduques.
Le quatrième rapport est un plaidoyer en faveur du "développement erga omnes" peu compatible avec les contraintes de la diplomatie publique (MIF. The Road to COP27: Making Africa’s Case in the Global Climate Debate, July 2022), repris dans «AEF. The Africa-Europe Foundation Report October 2022) ». De surcroît, il popularise "Notre Dame Global Adaptation Initiative (ND-GAIN)" en faisant référence une trentaine de fois un de ces laboratoires de recherche en sciences physiques du climat dont le nombre explose depuis l'Accord de Paris et qui véhiculent en continu le message "Common but differentiated responsibilities and respective capabilities (CBDR-RC)" auquel plus personne ne croit. Ce rapport médiatise la confusion entre résilience et capacité à la suite de tous ces travaux tendance nataliste mais plein d'empathie pour un continent qui de toutes les façons n'en dispose pas, donc condamné à la décroissance tant démographique qu'économique.
On ne saurait mieux conforter l'opinion dominante que seules ces capacités sont à développer en Afrique que ce soit par la multiplication massive de essais cliniques contrôlés randomisés (RCT) ou par le volontariat à l'enfouissement en échange de promesses mystiques. Ce rapport sert aussi de nouveau de jalon à un improbable "Plan Marshall avec l’Afrique" lancé en 2017 par tel partenaire du G7 dont l'activisme lors du Sommet du G8 de 2007, Heiligendamm, Allemagne vide de tout son contenu le Plan d'Action du Nepad pour l'Afrique. A défaut de maîtriser le sous-jacent paradigmatique dudit Plan, la perspective d'un Nouveau Partenariat pour le Développement, Plan d'Action du Nepad pour l'Afrique. A défaut de maîtriser le sous-jacent paradigmatique dudit Plan, la perspective d'un Nouveau Partenariat pour le Développement, la Paix et l’Avenir se dessine sans doute derrière le projet de construction du Village de l'Opéra Africain (Operndorf Afrik a) qu'il sponsorise. Encore faudrait-il que ce village soit une véritable source d'inspiration et d'innovation.
Le cinquième rapport consacré à la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre (UNEP. Emissions Gap Report 2022) délivre une sentence claire : la fenêtre se referme puisque les contributions déterminées au niveau national (CDN) ne permettent pas d'éviter une hausse des températures pouvant atteindre 2.6°C en 2100. Le scénario de la COP21 (1.5°) étant discrédité, la mauvaise décision serait de rester accroché à l'heuristique des étapes et la bonne de se lancer dans une transformation systémique au cours de cette décennie sans en préciser le contenu car l'approche préconisée n'esquisse que la nature politique de cette transformation réduite à sa dimension structurelle (électricité, industrie, transport, construction, finance). C'est ignorer que la transformation devient systémique quand elle s'appuie au niveau global sur la monnaie, la banque centrale et la plateforme pour orienter les politiques publiques et les comportements en vue d'impact ultime sur les conditions de vie.
Le rapport confirme la nécessité de se prémunir contre les deux types d'erreurs (accepter à tort et/ou rejeter à tort) surtout en présence d'incertitudes. Ce message n'est pas nouveau, l'un des auteurs l'a déjà énoncé (N. Stern. Gérer les changements climatiques. Collège de France. 2010) après avoir présenté le changement climatique comme la plus grande défaillance de marché jamais connu (Stern Review) . Néanmoins, ce constat ne suffit pas dès lors que les causes profondes de ces erreurs ne sont pas identifiées. En fait, il renvoie au 2e principe de J.J. Laffont (1999) selon lequel prendre de mauvaises décisions et/ou écarter de bonnes décisions découlent de la médiocrité et la corruption, deux fléaux à enrayer par une révolution intellectuelle quant à la conception de l'Etat. Or cette perspective s'éloigne à mesure que les groupes d'intérêt à agenda privé renforcent leur emprise comme les deux autres rapports le confirment.
Le second rapport (Boosting MDBs’ investing capacity. (2022). An Independent Review of Multilateral Development Banks’ Capital Adequacy Frameworks, 2022) préparé pour le G20 vise à accélérer l'écologisation du portefeuille des banques multilatérales de développement sous l'œil bienveillant des agences de notation invitées à une meilleure pondération des risques et le regard attentif des actionnaires majoritaires dont le statut de créancier privilégié est préservé ainsi que le mode actuel de gouvernance.
Le rapport livre les clés de la financiarisation de la lutte contre le changement climatique par le recours à toute une série d'innovation : assouplissement des cadres d'adéquation des fonds propres (CAF), assurance privée, titrisation, capital hybride, pouvoir de prêteur des actionnaires... Si ces innovations permettent de maintenir l'intérêt stratégique des grands émetteurs de GES elles ne peuvent, en l'absence de scénarios financiers, s'inscrire dans une vision qui permet à l'Afrique d'intégrer les marchés financiers globalisés où s'élaborent les concepts, instruments et actifs financiers. Cette vision non plus n'est pas nouvelle puisqu'elle a été déjà élaborée par l'exercice de prospective financière climatique , 2010. Les instruments et les investissements indispensables pour être un acteur financier y sont clairement définis. Aussi, faire du CAF le livrable clé constitue la meilleure façon d'assigner l'Afrique dans le modèle analycentrique et donc de faire du continent une biodiversité à protéger de sa population, un fournisseur de service écosystémique pendant que ses ressources restent en accès libre au profit des grands émetteurs.
Le troisième (BCG. Better Climate Financing Depends on Better Data remet en cause la posture adoptée par l'expertise financière dans les deux précédents en sonnant l'alerte sur la disponibilité des données et leur quantification comme source d'opportunités. Climate Finance Funding Flows and Opportunities. "What Gets Measured Gets Financed" (The Rockefeller Foundation, Boston Consulting Group. November 2022) estime à près de $ 3.8 Billions les besoins financiers de l'action climatique, une somme hors de portée des institutions financières publiques qu'elles soient multi ou bilatérales surtout en l'absence de données. Avec le postulat "Better Climate Financing Depends on Better Data" qui tient les données détient le pouvoir de prêteur et de marché indispensable pour exercer le monopole sur la vérité réduisant le reste à une variable d'ajustement, un échantillon pour conduire des Test-Bed ou des Essais Cliniques Randomisés (RCT). Les préconisations du rapport soumis au G20 auquel du reste la Fondation a apporté son soutien sont ainsi caduques.
Le quatrième rapport est un plaidoyer en faveur du "développement erga omnes" peu compatible avec les contraintes de la diplomatie publique (MIF. The Road to COP27: Making Africa’s Case in the Global Climate Debate, July 2022), repris dans «AEF. The Africa-Europe Foundation Report October 2022) ». De surcroît, il popularise "Notre Dame Global Adaptation Initiative (ND-GAIN)" en faisant référence une trentaine de fois un de ces laboratoires de recherche en sciences physiques du climat dont le nombre explose depuis l'Accord de Paris et qui véhiculent en continu le message "Common but differentiated responsibilities and respective capabilities (CBDR-RC)" auquel plus personne ne croit. Ce rapport médiatise la confusion entre résilience et capacité à la suite de tous ces travaux tendance nataliste mais plein d'empathie pour un continent qui de toutes les façons n'en dispose pas, donc condamné à la décroissance tant démographique qu'économique.
On ne saurait mieux conforter l'opinion dominante que seules ces capacités sont à développer en Afrique que ce soit par la multiplication massive de essais cliniques contrôlés randomisés (RCT) ou par le volontariat à l'enfouissement en échange de promesses mystiques. Ce rapport sert aussi de nouveau de jalon à un improbable "Plan Marshall avec l’Afrique" lancé en 2017 par tel partenaire du G7 dont l'activisme lors du Sommet du G8 de 2007, Heiligendamm, Allemagne vide de tout son contenu le Plan d'Action du Nepad pour l'Afrique. A défaut de maîtriser le sous-jacent paradigmatique dudit Plan, la perspective d'un Nouveau Partenariat pour le Développement, Plan d'Action du Nepad pour l'Afrique. A défaut de maîtriser le sous-jacent paradigmatique dudit Plan, la perspective d'un Nouveau Partenariat pour le Développement, la Paix et l’Avenir se dessine sans doute derrière le projet de construction du Village de l'Opéra Africain (Operndorf Afrik a) qu'il sponsorise. Encore faudrait-il que ce village soit une véritable source d'inspiration et d'innovation.
Le cinquième rapport consacré à la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre (UNEP. Emissions Gap Report 2022) délivre une sentence claire : la fenêtre se referme puisque les contributions déterminées au niveau national (CDN) ne permettent pas d'éviter une hausse des températures pouvant atteindre 2.6°C en 2100. Le scénario de la COP21 (1.5°) étant discrédité, la mauvaise décision serait de rester accroché à l'heuristique des étapes et la bonne de se lancer dans une transformation systémique au cours de cette décennie sans en préciser le contenu car l'approche préconisée n'esquisse que la nature politique de cette transformation réduite à sa dimension structurelle (électricité, industrie, transport, construction, finance). C'est ignorer que la transformation devient systémique quand elle s'appuie au niveau global sur la monnaie, la banque centrale et la plateforme pour orienter les politiques publiques et les comportements en vue d'impact ultime sur les conditions de vie.
Leçons
L'expérience internationale en matière de gestion de crises et de financement du développement et les leçons tirées ne sont prises en compte dans aucun de ces cinq rapports. Leur principal intérêt est de conforter l'hypothèse d'une intervention massive des pouvoirs publiques pour éviter l'effondrement d'un système financier mondial dans l'incapacité de faire face aux événements et risques extrêmes.
Leur point commun est d'illustrer l'attitude réactive voire passive et la duplicité des grands émetteurs confrontés à la perte de crédibilité des travaux du GIEC. Ils ne font que reprendre le scénario "couverture des dommages" esquissé dans l'exercice de prospective financière climatique ( S D SY 2010), par la suite confortée par toute une série de travaux qui appliquent l'analyse de politique en termes de réseau (network policy analysis) dans la suite de TBTG ( Too Big Too Fall), ce concept inventé lors de la dernière crise financière pour préserver le statut quo. Après TITF (Too-Interconnected-To-Fail) ou encore TCTF (Too Central To Fail), ce sera TPol- TP » (Too Polluters-To Pay) tant que d’autres sont « TP-TPol » (Too Payers-To Pollute) pour atténuer l'effet de contagion en transférant la charge à tous ceux qui sont pas assez connectés donc plus vulnérables.
Même les banques centrales s'y mettent en célébrant dans le temple monétaire Jackson Hole le slogan TIFT et des scénarios approximatifs produits par Network for Greening the Financial System (NFGS) un club de macroéconomie monétaire climatique. L'essentiel étant de transférer les coûts du changement climatique sur les plus vulnérables, exposés et mal lotis.
En matière de financement du développement, l'expérience du PNUD (Rapport Jackson, 1970), sa transformation (Rapport Jansson, 1989 ) et son intégration au sein du GNUD dans la perspective du "Delivering as One" fournit d'autres pistes tel le recentrage du GIEC sur son mandat initial par la refonte du PNUE avec l'option d'une fusion avec le PNUD autour des ODECD dotés d'un budget conséquent pour les atteindre. Une telle mesure suppose la réforme des Institutions de Bretton Woods pour mettre fin à leur statut exceptionnel au sein du Système des Nations Unies. Préserver leur statut ajoute de la confusion à défaut de précipiter la refonte complète du Système des Nations Unies, y compris la dissolution pure et simple du Conseil de Sécurité. Cette instance entièrement occupée par les grands émetteurs reste toujours un puissant levier entre leurs mains même quand ses membres y livrent des combats d’arrière-garde obsédés par leur statut d’impuissances.
Pour intéressants qu'ils soient tous ces rapports confirment bien que l'ambition du GIEC et des COP successives ne va pas au-delà de l'action concertée réservée aux acteurs des pays disposant de capacité de recherche et de financement des systèmes d'innovation tant technologique que politique.
Leur point commun est d'illustrer l'attitude réactive voire passive et la duplicité des grands émetteurs confrontés à la perte de crédibilité des travaux du GIEC. Ils ne font que reprendre le scénario "couverture des dommages" esquissé dans l'exercice de prospective financière climatique ( S D SY 2010), par la suite confortée par toute une série de travaux qui appliquent l'analyse de politique en termes de réseau (network policy analysis) dans la suite de TBTG ( Too Big Too Fall), ce concept inventé lors de la dernière crise financière pour préserver le statut quo. Après TITF (Too-Interconnected-To-Fail) ou encore TCTF (Too Central To Fail), ce sera TPol- TP » (Too Polluters-To Pay) tant que d’autres sont « TP-TPol » (Too Payers-To Pollute) pour atténuer l'effet de contagion en transférant la charge à tous ceux qui sont pas assez connectés donc plus vulnérables.
Même les banques centrales s'y mettent en célébrant dans le temple monétaire Jackson Hole le slogan TIFT et des scénarios approximatifs produits par Network for Greening the Financial System (NFGS) un club de macroéconomie monétaire climatique. L'essentiel étant de transférer les coûts du changement climatique sur les plus vulnérables, exposés et mal lotis.
En matière de financement du développement, l'expérience du PNUD (Rapport Jackson, 1970), sa transformation (Rapport Jansson, 1989 ) et son intégration au sein du GNUD dans la perspective du "Delivering as One" fournit d'autres pistes tel le recentrage du GIEC sur son mandat initial par la refonte du PNUE avec l'option d'une fusion avec le PNUD autour des ODECD dotés d'un budget conséquent pour les atteindre. Une telle mesure suppose la réforme des Institutions de Bretton Woods pour mettre fin à leur statut exceptionnel au sein du Système des Nations Unies. Préserver leur statut ajoute de la confusion à défaut de précipiter la refonte complète du Système des Nations Unies, y compris la dissolution pure et simple du Conseil de Sécurité. Cette instance entièrement occupée par les grands émetteurs reste toujours un puissant levier entre leurs mains même quand ses membres y livrent des combats d’arrière-garde obsédés par leur statut d’impuissances.
Pour intéressants qu'ils soient tous ces rapports confirment bien que l'ambition du GIEC et des COP successives ne va pas au-delà de l'action concertée réservée aux acteurs des pays disposant de capacité de recherche et de financement des systèmes d'innovation tant technologique que politique.
BEAUCOUP
Lors de la prochaine COP (Dubaï 2023), les ODECD en seront au 28e draft, le premier remontant au Rapport de Synthèse (First Assessment Report, FAR, 1990). Un processus laborieux et chaotique jusqu'à la publication du premier SRES (Special Report on Emissions Scenarios - Nakicenovic et al., 2000) qui constitue le point de départ de la planification par scénarios. Cette approche puise dans la planification des ressources largement utilisée depuis un siècle, tour à tour pour sortir de la Grande Dépression, faire tomber le régime nazie, réduire "l'Europe Barbare" à un Outre-Mer sans rivage dépouillé de toutes ses colonies en échange du Plan Marshall, disqualifier en pleine guerre froide le Gosplan Soviétique dans l'espoir de tenir Heartland et au-delà tout l'espace que l'application des prédicats de ressemblance familiales suggèrent de qualifier "Hundoeuropéen".
Mais jusqu'en 2010, les ODECD n'étaient pas explicitement inscrits dans l'agenda des COP compte tenu de ce que les émissions de GES relevaient d'effets non recherchés de la Grande Accélération suite à la dernière guerre impériale 1931-1945. La démarche est cependant réduite aux aspects méthodologiques de la gestion des incertitudes des émissions anthropiques de gaz à effet de serre avant de basculer dans celle des risques extrêmes et des désastres (SREX, 2011 Durban). Une fois validée par l'Inter Academy Panel, IAP en 2010 qui confirme sa base science physique, la planification par scénarios climatiques bascule dans l'éco-planning avec la création de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBS) qui récupère le savoir-faire accumulé par le GIEC après s'être inscrite dans l'agenda démo-ressourciste. Consciemment ou non ? La réponse ne va plus tarder surtout si la COP28 condamne les Grands Pollueurs pour "Crime Contre la Nature (CCN) tout en les invitant à la table de réconciliation que sont les ODECD. Bien au-delà des injonctions faites en Mars 2023 par la COP15 («accord de Kunming-Montréal) de protéger 30% de la planète d’ici 2030 et de porter à 30 milliards de dollars l’aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement ou «pacte de paix avec la nature».
Le profil des ODECD se précise quand ses implications financières sont abordées notamment lors de la COP15 (Copenhague) puis de la COP21 (Paris) sans en faire une priorité. Les Grands Emetteurs en profitent pour soutenir d'abord l'aide à la protection de l’atmosphère par l'action concertée. Le soutien à la conservation de la nature par la fourniture de services écosystémiques reste malgré tout une option. Il en est de même, mais dans une moindre mesure, pour la couverture financière des dommages dans le cadre du CBDR-RC. C'est seulement lors de la COP27 (Sharm el-Sheikh 2022) que la création d'un fonds "pertes et dommages" inscrit les ODECD dans l'objectif de maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
Il reste à présent quelques modifications à faire sur la forme pour faciliter l'adoption de l'initiative par anticipation. Il appartient donc à chaque participant de faire preuve Il reste à présent quelques modifications à faire sur la forme pour faciliter l'adoption de l'initiative par anticipation. Il appartient donc à chaque participant de faire preuve de transparence et de se projeter dans la transformation systémique. Cette démarche innovante renvoie les Grands Pollueurs devant le Tribunal du Futur dont le jugement sans appel les condamne pour crime contre la nature. La peine conçue pour les réconcilier avec cette dernière les incitera à tirer les leçons d'initiatives de planification de portée mondiale compte tenu de leur impact (New Deal, Plan Marshall) et de l'expérience internationale en matière de développement (ONU, ODD). Ces expériences toutes riches d'enseignements - mettent en évidence le rôle joué par la prospective et l'analyse de politique, deux mouvements intellectuels dont l'irruption quasisimultanée bouleverse le champ académique et l'action publique durant toute la seconde moitié du XXe siècle. Revisités par la Théorie de la Distance, ils fournissent le cadre pour les ODECD.
Sams Dine Sy, 31 Mars 2023
*Ancien facilitateur spécialisé dans la gestion de groupe d’experts Animateur de la plateforme Prospective Globale et Analyse de Politique.
https://samsdinesy.org/
P.S. Cet article est résumé introductif non technique de la publication en cours intitulée :
Mais jusqu'en 2010, les ODECD n'étaient pas explicitement inscrits dans l'agenda des COP compte tenu de ce que les émissions de GES relevaient d'effets non recherchés de la Grande Accélération suite à la dernière guerre impériale 1931-1945. La démarche est cependant réduite aux aspects méthodologiques de la gestion des incertitudes des émissions anthropiques de gaz à effet de serre avant de basculer dans celle des risques extrêmes et des désastres (SREX, 2011 Durban). Une fois validée par l'Inter Academy Panel, IAP en 2010 qui confirme sa base science physique, la planification par scénarios climatiques bascule dans l'éco-planning avec la création de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBS) qui récupère le savoir-faire accumulé par le GIEC après s'être inscrite dans l'agenda démo-ressourciste. Consciemment ou non ? La réponse ne va plus tarder surtout si la COP28 condamne les Grands Pollueurs pour "Crime Contre la Nature (CCN) tout en les invitant à la table de réconciliation que sont les ODECD. Bien au-delà des injonctions faites en Mars 2023 par la COP15 («accord de Kunming-Montréal) de protéger 30% de la planète d’ici 2030 et de porter à 30 milliards de dollars l’aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement ou «pacte de paix avec la nature».
Le profil des ODECD se précise quand ses implications financières sont abordées notamment lors de la COP15 (Copenhague) puis de la COP21 (Paris) sans en faire une priorité. Les Grands Emetteurs en profitent pour soutenir d'abord l'aide à la protection de l’atmosphère par l'action concertée. Le soutien à la conservation de la nature par la fourniture de services écosystémiques reste malgré tout une option. Il en est de même, mais dans une moindre mesure, pour la couverture financière des dommages dans le cadre du CBDR-RC. C'est seulement lors de la COP27 (Sharm el-Sheikh 2022) que la création d'un fonds "pertes et dommages" inscrit les ODECD dans l'objectif de maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
Il reste à présent quelques modifications à faire sur la forme pour faciliter l'adoption de l'initiative par anticipation. Il appartient donc à chaque participant de faire preuve Il reste à présent quelques modifications à faire sur la forme pour faciliter l'adoption de l'initiative par anticipation. Il appartient donc à chaque participant de faire preuve de transparence et de se projeter dans la transformation systémique. Cette démarche innovante renvoie les Grands Pollueurs devant le Tribunal du Futur dont le jugement sans appel les condamne pour crime contre la nature. La peine conçue pour les réconcilier avec cette dernière les incitera à tirer les leçons d'initiatives de planification de portée mondiale compte tenu de leur impact (New Deal, Plan Marshall) et de l'expérience internationale en matière de développement (ONU, ODD). Ces expériences toutes riches d'enseignements - mettent en évidence le rôle joué par la prospective et l'analyse de politique, deux mouvements intellectuels dont l'irruption quasisimultanée bouleverse le champ académique et l'action publique durant toute la seconde moitié du XXe siècle. Revisités par la Théorie de la Distance, ils fournissent le cadre pour les ODECD.
Sams Dine Sy, 31 Mars 2023
*Ancien facilitateur spécialisé dans la gestion de groupe d’experts Animateur de la plateforme Prospective Globale et Analyse de Politique.
https://samsdinesy.org/
P.S. Cet article est résumé introductif non technique de la publication en cours intitulée :
Leçons :
ODECD EN TANT QUE TRIBUNAL DU FUTUR ET THEORIE DE LA DISTANCE POUR
Disposer d’une capacité cyclique de projection pour effectuer une transformation par intégration de cycles
S’inscrire dans l’EcoSystème Fédéral (ESF) Scalable, Assortatif, Défixateur Développer la Capacité d’Absorption de la Méthodologie de Prospective Exploratoire
Disposer d’une capacité cyclique de projection pour effectuer une transformation par intégration de cycles
S’inscrire dans l’EcoSystème Fédéral (ESF) Scalable, Assortatif, Défixateur Développer la Capacité d’Absorption de la Méthodologie de Prospective Exploratoire
200
JOURSApprofondir
- La Méthodologie de la Prospective Globale 2018
- Les Megatendances : Environnementale - Socioéconomique - Démographique 2018
- Analyse de Politique : déploiement en Afrique. 2016
- Financement durable du Développement Capacitaire en Afrique 2012
- Prospective Financière - Résilience aux Chocs Climatiques : FULL : 57 pages Fr. Occasional Paper No. 16, 2011: 30 pages Fr; En Book Chapter 8, 2011 : 25 pages En
- Fédéralisme : L'Afrique et l'Etat Fédéral 2016
- Placing science and its networks at the service of the African society. 2000
- Millenium : Synthèse des propositions tirées des discours des chefs d’États et de gouvernements africains au Sommet du Millénaire. 2000
-
Performance : le Rapport Stiglitz-Sen sur la mesure des performances économiques et du progrès social 2009 - Nepad : Examen Critique : 2003
- Millenium Development Goals 2003
- Another Century for Development 2003
- Mondialisation & Développement 2003
- Cycle Politique des CERs pour intégrer l'Etat Fédéral 2007
- Mise en place et utilisation des capacités essentielles : commentaire sur le programme-cadre de la CEA note pro bono, 1994
- Planification en Afrique : Questions Clés pour l’avenir, 1992
- Le Rôle et le Mandat du PNUD : Evolution depuis le Rapport Janssen, 1991